Des événements d’affaires à échelle humaine

Catherine Couturier
Collaboration spéciale
Selon Linda Gallant, copropriétaire de l’hôtel, le tourisme d’affaires avait déjà commencé à changer bien avant la pandémie.
Photo: Auberge des Gallant Selon Linda Gallant, copropriétaire de l’hôtel, le tourisme d’affaires avait déjà commencé à changer bien avant la pandémie.

Ce texte fait partie du cahier spécial Tourisme d'affaires

Alors que l’Auberge des Gallant célèbre ses 50 ans cette année, Linda Gallant, copropriétaire depuis maintenant quatre décennies, vient de remettre les rênes de l’hôtel à la relève. L’hôtelière partage avec nous ses expériences et son point de vue quant à l’avenir de son établissement.

« Le marché du tourisme d’affaires, c’est vraiment le produit essentiel de l’hôtellerie, particulièrement en région », affirme d’emblée à l’autre bout du fil Linda Gallant. Alors que les fins de semaine sont occupées sans trop de problèmes par les touristes d’agrément, la clientèle d’affaires, qui loue du dimanche au jeudi, est celle qui rend possible l’embauche de personnel à temps plein et toute l’année. « À l’automne, à l’hiver et au printemps, ces clients assurent la survie de nos hôtels et la sécurité d’emploi de notre équipe », confie Mme Gallant.

Une auberge à échelle humaine

À mi-chemin entre Montréal et Ottawa, l’Auberge des Gallant se veut un lieu de rencontre idéal pour les réunions et événements d’affaires à échelle humaine. « Les petites compagnies peuvent se rassembler et avoir l’exclusivité du site, et ça, c’est inestimable », mesure Mme Gallant. À proximité de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, mais au cœur de la forêt montérégienne, le site de l’Auberge permet à la clientèle d’affaires de se réunir dans le calme et l’intimité. « Si on veut avoir l’attention des gens à 100 % et créer un sentiment d’appartenance, c’est à l’Auberge que ça va se faire », assure-t-elle. En plus d’offrir tous les équipements pour tenir une réunion ou un congrès, l’Auberge permet aux participants de prendre des moments de repos en pleine nature, et ce, en toute saison.

L’hôtelière se faisait aussi un devoir d’être toujours à l’avant des besoins des clients : « Il faut essayer de prévoir les besoins, c’est ça, le secret d’un bon hôtelier », souligne-t-elle. Elle espère d’ailleurs que certaines façons de faire imposées par la COVID, comme le fait de ne pas faire le ménage des chambres pendant le séjour des clients, ne resteront pas.

« Ça fait partie de l’expérience client ! On ne doit pas imposer notre façon de faire aux clients. À l’inverse,il faut répondre à leurs attentes, et même aller au-delà de celles-ci », croit Mme Gallant.

De défi en défi

 

Bien avant la pandémie, le tourisme d’affaires avait commencé à changer. « Déjà, on remarquait une augmentation des réunions virtuelles. Les petites réunions qui alimentaient les petits hôtels diminuaient », remarque Mme Gallant.

Si la COVID-19 a accentué cette tendance, la copropriétaire croit toutefois qu’on observera un retour du balancier : « Les gens vont avoir besoin de se revoir, de créer une synergie, comme ils n’ont pas pu le faire pendant deux ans. »

À l’Auberge des Gallant, la pandémie a, comme partout ailleurs, été difficile, mais l’établissement n’en était pas à ses premiers défis. En 2012, l’Auberge a presque complètement brûlé dans un incendie. « Du jour au lendemain, mes employés et moi nous sommes retrouvés à la rue. Ça a pris deux ans pour se reconstruire », se souvient-elle.

Tenir le fort, avant d’en remettre les clés

Le jour de la fermeture de l’économie québécoise en mars 2020, Linda Gallant était confiante : « Je savais qu’on passerait au travers. Ça ne pouvait pas être pire qu’un feu », dit-elle. Pour s’assurer du maintien de son équipe, celle-ci a décidé de continuer à payer ses employés et s’est employée à trouver d’autres façons de leur donner du travail, notamment en participant à Ma cabane à la maison, grâce à la Sucrerie des Gallant.

Reste que plusieurs événements, qui sont planifiés plusieurs mois ou années à l’avance, ont été annulés ou reportés de multiples fois. « Nous nous spécialisons dans les réunions qui rassemblent des gens de partout au Canada et aux États-Unis. Depuis le début de la pandémie, le nombre de réunions qu’on a tenues se comptesur les doigts d’une main », se désole Mme Gallant.

Comme tout le monde, l’Auberge des Gallant a dû « se réinventer » dans les deux dernières années : forfaits, dont un pour le télétravail ; animation du terrain à l’extérieur (illumination de sentier, foyers pour s’installer dehors, etc.) ; investissement de près d’un demi-million pour se conformer aux mesures, entre autres pour adapter la réception à la distanciation physique.

Et malgré tous les efforts pour maintenir l’équipe, certains membres sont partis ; la relève devra donc la refonder, un premier défi à relever pour celle-ci.

« Mais ça tombe peut-être bien, comme les enfants reprennent le contrôle de l’Auberge. Ils pourront rebâtir leur équipe », se console Mme Gallant.

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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