Québec ajoute 300 millions $US dans la production d’A220

Québec remet de l’argent dans l’ancienne CSeries. Le gouvernement Legault fera un investissement de 300 millions $US (380 millions $CA) dans les appareils A220 d’Airbus, qui sont assemblés à Mirabel, dans les Laurentides.
Les nouvelles sommes allouées par le gouvernement font partie d’un investissement global de 1,2 milliard $US (environ 1,5 milliard $CA) visant à financer une augmentation de la cadence de production. Airbus déboursera les 900 millions $US restants (environ 1,1 milliard $CA).
« Ça va permettre d’assurer le maintien des 2500 emplois payants à Mirabel et, on l’espère, d’ajouter à ces 2500 emplois », a dit le premier ministre François Legault, vendredi, en conférence de presse.
L’annonce de vendredi porte à près de 1,68 milliard de dollars les investissements du gouvernement dans le programme. En 2016, le gouvernement Couillard avait injecté l’équivalent de 1,3 milliard. En date du 31 mars 2021, Investissement Québec estimait que la valeur de cet investissement était nulle.
En injectant des sommes supplémentaires dans le programme, Québec veut éviter de voir son investissement dilué par la nouvelle étape de financement menée par Airbus, à qui Bombardier avait cédé le programme en 2018. Le gouvernement conserve donc une participation de 25 % dans l’A220, et les 75 % restants appartiennent à Airbus.
C’est l’investissement global du gouvernement, en dollars américains, en comptant les nouvelles sommes.
M. Legault estime que le gouvernement augmente ses chances de récupérer sa mise en demeurant actionnaire dans le programme.
Le premier ministre affirme aussi que l’intervention de son gouvernement est différente de celle de son prédécesseur, qu’il avait vivement critiqué lorsqu’il était dans l’opposition. « Ça n’a rien à voir avec l’investissement de 1 milliard $US qui a été fait par le gouvernement de M. Couillard et de Mme Anglade, où il n’y avait pas de garantie d’emploi et pas de garantie de la compagnie mère. »
Avant l’entente, Airbus avait jusqu’en 2026 pour racheter les parts du gouvernement. Or, la société française ne prévoit pas que l’A220 soit rentable avant 2025.
La date de rachat de la part de Québec par Airbus est repoussée en 2030. La nouvelle entente prévoit aussi des garanties quant au seuil minimal d’emploi, qui permettrait à Québec de forcer Airbus à racheter sa part à un prix déterminé en 2028. « On a un mécanisme pour que nos investissements soient remboursés sur la base des emplois qui seront maintenus pendant la période », a expliqué le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
Augmentation de la cadence
Benoît Schultz, président-directeur général d’Airbus Canada, a réitéré son intention d’atteindre un rythme de production de 14 avions par mois en 2025, soit 10 à Mirabel et 4 à Mobile, en Alabama. L’embauche de 500 nouveaux employés à Mirabel, évoquée en novembre dernier, est toujours dans les cartons.
Quand un journaliste lui a demandé si une partie du 1,2 milliard $US pourrait être utilisée en Alabama, M. Schultz est demeuré évasif, mais a mentionné que les sommes seraient consacrées à l’ensemble du programme. « Le centre du programme est à Mirabel, mais les dépenses sont évidemment pour les priorités du programme et globalement pour le programme. »