Une croissance meilleure que prévu pour l’économie américaine

L’économie américaine a progressé à une cadence de 2,3 % au troisième trimestre, soit légèrement mieux que ce qui était prévu, a annoncé mercredi le département américain du Commerce. Mais les perspectives d’un solide rebond pour les prochains mois sont assombries par la propagation rapide du variant Omicron.
Le troisième et dernier regard sur la performance du produit intérieur brut — soit la production totale de biens et services du pays — était supérieur à l’estimation du mois dernier, qui faisait état d’une croissance de 2,1 %. Cette amélioration est principalement due à des dépenses de consommation et à des reconstitutions de stocks des entreprises plus élevées que ce qui avait d’abord été estimé.
Le gain de 2,3 % au troisième trimestre fait suite à la croissance explosive de la première moitié de l’année, moment où le pays sortait de la pandémie, du moins sur le plan économique. La croissance a été de 6,3 % au premier trimestre et de 6,7 % au deuxième trimestre. L’émergence du variant Delta au cours de l’été a été à l’origine d’une grande partie du ralentissement du troisième trimestre.
Maintenant, avec l’apparition du variant Omicron qui vient s’ajouter à une inflation élevée et à des problèmes persistants de chaîne d’approvisionnement, on craint que la croissance ne soit limitée d’ici 2022.
Tous les principaux marchés américains se sont redressés cette semaine en raison d’un nouvel optimisme s’appuyant sur la possibilité qu’Omicron soit plus gérable, mais tous sont en territoire négatif pour les 30 derniers jours.
Oxford Economics a réduit ses prévisions de croissance économique pour le trimestre en cours, les faisant passer de 7,8 % à 7,3 %, ce qui représenterait malgré tout un rebond important par rapport au ralentissement du troisième trimestre.
Après que le sénateur démocrate Joe Manchin a exprimé son opposition aux plans de dépenses de son parti, Goldman Sachs a réduit ses prévisions du PIB à 2,0 % contre 3,0 % pour le premier trimestre, à 3,0 % contre 3,5 % pour le deuxième trimestre et à 2,75 % contre 3,0 % au troisième trimestre.
Autre élément qui pourrait freiner l’économie en 2022 : l’inflation, qui a atteint son plus haut niveau en près de quatre décennies. Cela a incité la Réserve fédérale des États-Unis à commencer à retirer le soutien massif qu’elle a fourni à l’économie, passant de la tentative de stimuler la croissance de l’emploi à la lutte contre la progression des prix à la consommation.
Avenir incertain
Les économistes s’attendent à ce que la croissance du PIB cette année atteigne environ 5,5 %. Il s’agirait de la meilleure performance depuis 1984.
Le rapport de mercredi a montré que les dépenses de consommation, qui représentent les deux tiers de l’activité économique aux États-Unis, avaient augmenté à un taux de 2 % au troisième trimestre, en baisse par rapport à la hausse de 12 % du trimestre d’avril à juin, mais en hausse par rapport aux estimations du mois dernier, qui présentaient un gain trimestriel de 1,7 %.
C’est pourtant l’incertitude de l’avenir qui préoccupe désormais les économistes. « Le variant Omicron présente un risque de baisse à court terme, tout comme les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les pénuries, qui pourraient être une contrainte pour les ménages et les entreprises au cours des prochains mois », a affirmé Rubeela Farooqi, économiste en chef pour les États-Unis chez High Frequency Economics.