La Banque de Montréal acquiert Bank of the West pour 16,3 milliards de dollars américains

La Banque de Montréal renforce sa présence aux États-Unis en acquérant pour 16,3 milliards de dollars américains une filiale de la banque française BNP Paribas.
La banque et sa filiale BMO Harris Bank, établie à Chicago, ont annoncé lundi l’acquisition de la Bank of the West, ce qui permettra à la banque canadienne d’augmenter le nombre de clients de ses activités aux États-Unis et de stimuler la croissance sur ce marché convoité. Le prix d’acquisition de 16,3 milliards est estimé à 1,5 fois la valeur comptable de la Bank of the West.
« Grâce à la force de notre performance et à nos bases intégrées en Amérique du Nord, nous n’avons jamais été mieux placés pour franchir la prochaine étape de notre stratégie de croissance et servir les nouveaux clients et employés que nous sommes impatients d’accueillir au sein de BMO », a affirmé dans un communiqué le chef de la direction de la Banque de Montréal, Darryl White.
« Cette acquisition nous permet de prendre de l’ampleur, d’étendre nos activités dans des marchés attrayants et de développer des capacités qui nous permettront de poursuivre notre croissance et d’accroître nos rendements et notre efficience. »
L’accord, qui a été financé principalement avec du capital excédentaire, est l’un des premiers grands déploiements de liquidités de la banque, laquelle a passé plus d’un an à reconstituer ses coffres en cas de défaut de paiement massif pendant la crise de la COVID-19.
Lorsque les dépenses gouvernementales ont éliminé certaines des craintes financières des banquiers concernant la pandémie, la Banque de Montréal et d’autres banques se sont retrouvées dans une position privilégiée pour dépenser.
BMO a saisi l’occasion d’acheter la Bank of the West, établie à San Francisco, parce qu’elle offrait une présence complémentaire à ses activités américaines existantes.
« Pilier stratégique »
La Banque de Montréal — installée aux États-Unis depuis plus d’un siècle — cherche à augmenter sa présence dans le pays depuis environ une décennie. Lors de son exercice 2021, achevé fin octobre, elle a réalisé plus du tiers (36 %) de son chiffre d’affaires aux États-Unis.
« Cette opération est créatrice de valeur pour toutes les parties ; elle souligne la qualité de [la] Bank of the West », a résumé Jean-Laurent Bonnafé, administrateur-directeur général de BNP, cité dans le communiqué.
La Bank of the West était très attrayante en raison de sa présence sur le marché californien, d’où proviennent 70 % de ses dépôts, a expliqué la Banque de Montréal.
L’acquisition devrait également amener près de 1,8 million de nouveaux clients à la Banque de Montréal et lui permettre d’étendre sa présence grâce à 514 succursales supplémentaires situées dans les principaux marchés de croissance aux États-Unis. L’entente laissera la Banque de Montréal avec des services dans 32 États et un rendement annuel d’environ 14 %.
La transaction a déjà reçu l’approbation des conseils d’administration de la Banque de Montréal et de BNP Paribas. L’accord devrait être conclu d’ici la fin de l’année calendaire 2022, sous réserve de l’obtention des approbations réglementaires habituelles. À la clôture, la Banque de Montréal fusionnera la Bank of the West et BMO Harris Bank.
« Par ailleurs, l’implantation de BNP Paribas aux États-Unis demeure un pilier stratégique pour le développement de nos franchises d’entreprises et d’institutionnels. Avec cette opération, BNP Paribas confirme son engagement de création de valeur de long terme pour l’ensemble de ses parties prenantes », a indiqué M. Bonnafé.
Le groupe français conclura notamment des accords de distribution à long terme avec BMO, son nouveau partenaire, « dans le cadre d’une coopération transfrontalière et de prestation de solutions de financement d’équipement et de gestion de trésorerie en Amérique du Nord ».
Avec l’Agence France-Presse