Un studio Ubisoft et 80 emplois «de qualité» à Sherbrooke

Ubisoft et son cofondateur et p.-d.g. Yves Guillemot ont annoncé mardi l’ouverture de leur quatrième studio québécois à Sherbrooke, en Estrie. L’éditeur français a également fait plaisir au ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, en promettant d’investir 17 millions de dollars pour accélérer la formation de professionnels qui viendront occuper les nombreux postes actuellement vacants dans le jeu vidéo.
Yves Guillemot n’a pas manqué de rappeler que c’est grâce à l’aide du gouvernement si le quart des quelque 20 000 employés que comptent les 35 studios d’Ubisoft répartis un peu partout dans le monde sont situés au Québec.
Les crédits d’impôt provinciaux destinés au secteur du multimédia couvrent l’équivalent de 37,5 % du salaire de ses employés et font bien des envieux dans d’autres secteurs économiques où les professionnels des technologies numériques sont également très recherchés.
« Le succès attire le succès », a rappelé le ministre Pierre Fitzgibbon au Devoir pour expliquer la stratégie de Québec de continuer à stimuler la création d’emplois au moyen de tels crédits en dépit de la pénurie de main-d’œuvre. « N’oublions pas que les trois quarts des postes actuellement vacants au Québec ne requièrent pas de diplôme d’études supérieures, alors que dans ce cas-ci, ce sont des emplois de haute qualité avec de très bons salaires qui sont créés. »
Ubisoft prévoit ajouter d’ici trois ans quelque 80 postes à Sherbrooke, mais ce nombre pourrait être multiplié par trois au plus tard en 2030. Ce quatrième studio après ceux de Montréal, de Québec et de Chicoutimi partagera la tâche de soutenir les prochaines versions de jeux à grand déploiement comme Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six Siege.
« Avec le studio de Sherbrooke, Ubisoft poursuit sa mission non seulement d’être un moteur économique important pour l’ensemble des régions du Québec, mais également de continuer à investir dans les talents et les écosystèmes qui les entourent », a déclaré Yves Guillemot.
L’expertise locale
Il n’y a d’ailleurs pas que le secteur du jeu vidéo qui profitera de cet investissement d’Ubisoft à Sherbrooke, a ajouté Pierre Fitzgibbon. « Sherbrooke compte sur une bonne université mais voit beaucoup de ses jeunes diplômés quitter la région. Ubisoft se montre sensible à cette situation. »
Ubisoft a profité de l’occasion pour présenter trois programmes de formation et de rehaussement de l’expertise destinés au secteur québécois du jeu vidéo. D’un montant total de 17 millions de dollars, ces programmes comprennent notamment des outils destinés au secteur de l’éducation et qui visent à promouvoir un plus grand enseignement des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques.
Ubisoft renforcera également son aide à l’innovation et à l’entrepreneuriat par l’établissement d’un accélérateur technologique et d’un programme d’accompagnement des entreprises indépendantes du secteur du jeu vidéo et des industries connexes, comme les effets spéciaux ou l’intelligence artificielle.
Pour la décennie qui se terminera en 2030, Ubisoft calcule que son investissement au Québec totalisera pas moins de 950 millions de dollars, ce qui devrait également se traduire par l’embauche d’une centaine de nouvelles personnes chaque année d’ici là.
« Nous sommes fiers qu’Ubisoft ait choisi d’investir au Québec pour assurer sa croissance », a déclaré Pierre Fitzgibbon. De nombreuses jeunes entreprises d’ici pourront bénéficier de l’expertise reconnue de ce leader mondial et profiter de ses réseaux, assure le ministre. « C’est tout l’écosystème lié au secteur du jeu vidéo qui en ressortira gagnant. »