Recentrage majeur sur la livraison médicale pour Netlift

L’effet de la COVID-19 sur la mobilité et les transports sera durable. Et si le télétravail a transformé le quotidien de nombreuses personnes partout au Québec, il aura aussi eu une incidence majeure sur le service de covoiturage montréalais Netlift, qui abandonne sa principale raison d’être et qui se concentrera à l’avenir sur le transport adapté au secteur médical.
« Il a fallu prendre un pas de recul », admet Marc-Antoine Ducas, fondateur et président de Netlift. « Contrairement à l’outil de livraison qu’on a déployé l’an dernier, le segment du transport médical semblait plus prometteur. » L’entrepreneur montréalais indique que Netlift sera dorénavant une plateforme de mobilité pour entreprises.
« Dans une économie caractérisée par un écart grandissant entre la demande de transport et l’offre disponible, l’optimisation devient critique », dit M. Ducas. « Nos évaluations nous portent à croire que cette plateforme adaptée au secteur interentreprises est unique et que nous pourrons exploiter notre avance technologique et opérationnelle. »
Ce virage n’en est pas un de dernier recours. La société dit avoir connu une croissance de ses activités de 466 % en un an. Elle a des postes à pourvoir et souffre comme beaucoup d’autres de la pénurie de main-d’œuvre.
Spécialisée depuis 2012 dans la logistique liée au covoiturage en général et appliquée à l’aller-retour des travailleurs en particulier, Netlift a tenté au cours des derniers mois de se diversifier en élargissant son offre de transport collaboratif à la planification des livraisons de produits pour commerçants. La PME montréalaise avait aussi en poche des partenariats avec certains établissements de santé pour le transport de patients, de personnel et de certains produits, au besoin.
Le télétravail a provoqué une chute brusque de la demande de covoiturage, puis l’émergence du commerce électronique attribuable au confinement a mené à l’apparition de nombreux services de livraison locaux, régionaux et internationaux. Le résultat pour Netlift est que son principal vecteur de croissance s’est trouvé dans les services adaptés au secteur médical, où il existe très peu de concurrence. Netlift continuera par ailleurs à offrir son service de planification de covoiturage aux entreprises désireuses d’aider leurs employés à se rendre au bureau de façon soit plus rapide, soit moins énergivore.
Un secteur à optimiser
Un des facteurs motivant l’adoption par des entreprises d’outils d’optimisation du transport de leurs employés est la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités. Ce sont surtout les grandes entreprises qui, au Québec, ont des objectifs précis de réduction des GES. Ce sera à tout le moins le marché ciblé par Netlift du côté interentreprises.
Dans le secteur médical, l’offre devra être adaptée aux besoins, qui ne sont pas les mêmes d’un établissement à l’autre. La plupart des déplacements sont effectués par des sociétés de taxis, de transport adapté ou d’autobus qui ne possèdent pas d’outil de gestion et d’optimisation des déplacements qui leur permettrait de réduire à la fois leurs coûts et leurs émissions polluantes.
C’est là où Netlift compte désormais s’immiscer. Déjà avant la COVID, Netlift possédait un contrat de transport de personnes par taxi avec le Centre universitaire de santé McGill. Puis le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal a fait appel à Netlift pour gérer le transport des patients allant subir un test de dépistage ou se faire vacciner contre la COVID-19.
« On a appris à ce moment-là qu’on avait quelque chose entre les mains. C’est littéralement une petite société de transport clés en main qui a été déployée », explique Marc-Antoine Ducas. Son prochain défi pour les mois à venir sera d’élargir cette offre de service à l’ensemble du secteur médical.
Dans une économie caractérisée par un écart grandissant entre la demande de transport et l’offre disponible, l’optimisation devient critique