Girard veut rémunérer plus d’administrateurs de sociétés d’État

La rémunération totale des administrateurs de sociétés d’État passera de 2 millions à plus de 5 millions de dollars, prévoit le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, qui souhaite faire adopter un projet de loi pour attirer plus de candidats qualifiés.
Le texte législatif, déposé mardi à l’Assemblée nationale, propose des modifications à plus de 50 lois régissant des filiales du gouvernement telles que Loto-Québec, l’Agence du revenu du Québec ou Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), a expliqué le ministre en conférence de presse.
La Loi sur la gouvernance des sociétés d’État sera modifiée pour la première fois depuis 2006 afin que les comités de ressources humaines des conseils d’administration établissent des profils de compétences applicables aux administrateurs. Eric Girard espère ainsi éviter toute ingérence politique dans le processus de nomination.
« On modernise la loi en amenant des profils de compétences qui vont obliger le gouvernement à faire des nominations qui vont respecter ces profils de compétences, dit-il. On améliore et on professionnalise nos CA. »
Les comités de gouvernance et d’éthique des CA continueront à collaborer avec le ministère du Conseil exécutif, et dans certains cas avec des consultants externes, pour recommander des administrateurs potentiels au gouvernement.
Encadrement exigéOn améliore et on professionnalise nos CA
Actuellement, les administrateurs de dix sociétés d’État sont rémunérés. Si le projet de loi 4 est adopté, ce nombre passera à 46. La rémunération annuelle des administrateurs variera entre 5000 dollars et 40 000 dollars, cette dernière somme étant réservée aux présidents des conseils. Le total se situera entre cinq et six millions, a indiqué M. Girard.
Des mesures de transparencesupplémentaires toucheront aussi ladivulgation de la rémunération des principaux dirigeants des sociétés d’État.
Le député péquiste Martin Ouellet estime que l’offre d’une rémunération obligera le gouvernement à resserrer ses processus de sélection pour éviter les apparences de favoritisme, tant dans le choix des administrateurs que des dirigeants de ces organisations.
« Il faut que ce soit bien encadré et que le citoyen soit bien conscient que les personnes nommées le sont de façon très transparente et qu’il n’y a pas de favoritisme », a dit M. Ouellet en faisant référence aux controverses entourant des nominations dans deux sociétés d’État du secteur culturel, le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec et BAnQ, toutes deux visées par la loi.