Recherche en ligne: demande d’action collective contre Google et Apple

Google et Apple sont les cibles d’une autre demande d’action collective au Québec. Un salon de coiffure de Longueuil les accuse « de comploter » pour restreindre la concurrence dans la recherche en ligne et, par conséquent, contrôler artificiellement le prix de la publicité affichée sur les pages de résultats de recherche.
Dans une demande déposée la semaine dernière, le salon de coiffure Oli & Eve soutient que les deux géants du numérique auraient conclu en 2005 « des accords illégaux et anticoncurrentiels » qui auraient mené Apple à adopter Google Search comme moteur de recherche par défaut sur ses appareils. Le géant de Cupertino aurait en échange accepté de ne pas développer son propre moteur de recherche.
Depuis, Google verserait à Apple « des milliards de dollars par année provenant des bénéfices supra-concurrentiels qu’elle réalise sur la vente de la publicité de recherche », peut-on lire dans la demande.
Au nom de tous ceux qui, au Québec, ont acheté de la publicité auprès de Google depuis le 1er janvier 2005, l’entreprise québécoise soutient qu’il s’agit de pratiques anticoncurrentielles qui, au bout du compte, tireraient vers le haut le prix des publicités sur le moteur de recherche.
Pas une première
Au sujet de l’existence d’accords entre les deux multinationales, la demande s’appuie sur des arguments avancés par le Département de la Justice des États-Unis et 11 États américains dans le cadre de démarches judiciaires entamées à l’automne 2020 contre Google. Les gouvernements américains avancent que Google Search est devenu le moteur de recherche par défaut du navigateur Safari d’Apple en 2005 à la suite « d’ententes anticoncurrentielles ». Deux ans plus tard, cette exclusivité aurait été étendue aux iPhone et, en 2016, au logiciel de reconnaissance vocale Siri.
Dans un courriel envoyé au Devoir, Google écrit « ne pas commenter le dossier puisqu’il est devant les tribunaux ».
Au Québec, deux autres demandes d’actions collectives contre Google ont été faites dans les derniers mois.
Déposée en janvier, l’une d’elles allègue que Google aurait collecté sans consentement des identifiants faciaux biométriques à partir de photos téléchargées sur Google Photos. En février, une deuxième demande soutient que la multinationale de Mountain View aurait collecté sans consentement des renseignements personnels lors de la navigation d’Internautes sur des sites Web qui intègrent des outils développés par Google.
Aussi, une entente a été conclue en mars dans le cadre d’une action collective qui remonte à 2018. Celle-ci allègue que l’entreprise collecterait sans consentement des données à partir de téléphones intelligents utilisant le système Android. Google a accepté de payer une somme forfaitaire d’un million de dollars pour résoudre le litige, sans toutefois reconnaître de responsabilité.