Delta Air Lines supprimera entre 6000 et 7000 emplois
New York — La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines, partenaire d'Air France, a annoncé hier un plan de restructuration massif prévoyant la suppression de 6000 à 7000 emplois pour tenter de sortir du marasme.
Dans une déclaration à des salariés du groupe, à l'occasion du 75e anniversaire de la compagnie, son p.-d.g., Gerald Grinstein a expliqué qu'une restructuration «doit se faire en une seule fois et de la bonne manière».Déjà, en 2001 et 2002, plombée par la chute du tourisme après la récession aux États-Unis et les attentats du 11 septembre 2001, ainsi que par des coûts de main-d'oeuvre très élevés, Delta Air Lines avait supprimé quelque 16 000 emplois.
Mais le groupe, troisième transporteur aérien américain, doit réaliser au total des «économies de cinq milliards $US d'ici à 2006», soit 2,7 milliards supplémentaires, après avoir déjà réalisé entre 2002 et 2004 «2,3 milliards $US d'économies», a précisé le p.-d.g. Delta vise ainsi une baisse de 15 % des coûts de gestion de l'entreprise. Au total, environ «51 % du réseau sera transformé d'ici au 31 janvier 2005», ce qui devrait entraîner des charges pour l'entreprise, a ajouté Gerald Grinstein. La faillite est toujours une possibilité même si «nous travaillons vite et dur pour l'éviter», a assuré M. Grinstein.
De nombreux maux
Les maux de Delta sont ceux de toutes les grandes compagnies aériennes traditionnelles: flambée des prix du pétrole et donc du carburant, deuxième poste de dépenses d'une compagnie aérienne après les salaires, et la concurrence féroce des compagnies à bas prix, au point que Delta a créé l'an dernier sa propre low cost, Song.
À ceux-ci, Delta ajoute des coûts salariaux parmi les plus importants du secteur aux États-Unis, une baisse de ses rendements ainsi qu'une dette importante et des problèmes liés à des départs en retraite prématurés de pilotes.
«Si le problème du départ en retraite des pilotes n'est pas résolu avant la fin du mois ou si tous les éléments ne sont pas réglés à court terme, nous devrons procéder à notre restructuration devant les tribunaux», a averti le p.-d.g. Les pilotes avaient accepté fin juillet de voir leurs salaires diminuer de 23 % et de renégocier certains avantages. Gerald Grinstein avait jugé à l'époque que ce n'était pas suffisant.
Pour réaliser les économies nécessaires, outre les suppressions d'emplois, Delta Air Lines va aussi réduire des salaires ainsi que des versements à ses programmes sociaux (santé, retraite), de même qu'il va revoir sa flotte, en se débarrassant sur les quatre prochaines années de quatre familles d'avions, pour réduire les coûts de maintenance.
La difficulté pour le groupe réside dans le fait que ces sacrifices ne peuvent pas se faire aux dépens de la qualité du service, a souligné M. Grinstein. «Le secteur de l'aviation en changement permanent et les pertes financières insupportables de Delta confirment que notre survie nécessite une structure de coûts viable», selon le p.-d.g. «En même temps, la concurrence croissante fait que le succès de Delta dépend de la satisfaction des consommateurs, qui à son tour dépend à la fois de la motivation des employés et de l'excellence du service», a-t-il poursuivi.
Sont notamment prévus le réaménagement des appareils et la modernisation de la principale plate-forme de transit d'Atlanta.