Une nouvelle action collective contre Ticketmaster

Un partisan des Canadiens aurait payé 1600$ pour deux billets lors des séries éliminatoires sur la plateforme de revente «Fan-to-Fan» qui appartient à Ticketmaster. 
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne Un partisan des Canadiens aurait payé 1600$ pour deux billets lors des séries éliminatoires sur la plateforme de revente «Fan-to-Fan» qui appartient à Ticketmaster. 

Ticketmaster est une fois de plus la cible d’une demande d’action collective. Un partisan des Canadiens de Montréal qui a payé plus de 1600 $ pour deux billets lors d’un match des récentes séries éliminatoires accuse l’entreprise de ne pas avoir fourni les informations nécessaires lors de la transaction.

18 Juin 2021. Les Canadiens de Montréal affrontent les Golden Knights de Las Vegas en demi-finale. Steve Abihsira achète deux billets en prévision du quatrième match de la série qui se déroulera à Montréal le 20 juin.

Comme tous les billets avaient été vendus, M. Abihsira s’est rendu sur la plateforme de revente « Fan-to-Fan » de Ticketmaster. L’entreprise, qui appartient au géant américain de l’événementiel Live Nation, est le partenaire officiel des Canadiens depuis 2019 pour la vente et la revente de billets.

Sa plateforme permet aux clients qui ont un compte chez Ticketmaster d’obtenir des billets pour assister à des événements qui affichent complet en les rachetant à d’autres membres.

Coût total de la transaction : 1638 $. Selon la requête, Ticketmaster n’aurait pas communiqué « clairement » au consommateur le prix original des billets lors de l’achat. L’entreprise aurait imposé des « prix abusifs », toujours selon la demande.

« Les informations nécessaires n’étaient pas clairement indiquées », explique l’avocat Joey Zukran, du cabinet LPC, responsable de la requête. Lors du processus d’achat, ces renseignements apparaissent à la dernière étape — dans une teinte grise — une fois toutes les informations fournies, fait-il remarquer.

Me Zukran n'en est pas à son premier affrontement juridique avec l’entreprise. En 2015, il a chapeauté une action collective au nom de clients qui reprochaient à Ticketmaster de vendre ses billets à un prix supérieur à celui annoncé par le truchement de frais cachés. Une entente a été approuvée en décembre 2020.

L’avocat a également piloté l’an dernier une demande d’action collective contre des propriétaires de sites de revente de billets — dont Ticketmaster — qui n’auraient pas remboursé des clients à la suite d’annulations de spectacles en raison de la pandémie de COVID-19.

Des prix plancher

 

Au Québec, les activités de revente de billets sont encadrées par la Loi sur la protection du consommateur. Des modifications apportées au cours de la dernière décennie exigent des commerçants qu’ils présentent les informations « de manière évidente et intelligible » de manière à « les porter expressément à la connaissance du consommateur ».

Dans la présente requête, l’avocat conteste les informations transmises à son client : « L’impression générale que donne Ticketmaster est que le prix original des billets qu’il a achetés était de 665,00 $. » Le prix original affiché par les Canadiens pour cette catégorie de billets aurait plutôt été de 350 $. « L’impression générale n’était donc pas conforme à la réalité. »

De surcroît, Ticketmaster établirait des prix plancher lors de la revente, reproche M. Zukran. « Si vous achetez un billet 350 $ et que vous voulez le revendre sur la plateforme, vous devez absolument le faire à un prix supérieur », explique celui qui a été impliqué dans d’autres démarches d’actions collectives contre Ticketmaster dans les dernières années.

Cette façon de faire aurait permis à l’entreprise d’aller chercher une plus-value de 48 % grâce à un montant de 15 % demandé au vendeur du billet et de 26 % facturé à l’acheteur.

Si la requête est acceptée, des dommages-intérêts punitifs de 500 $ pour chaque client membre pourraient être réclamés à Ticketmaster et des dommages-intérêts compensatoires établis en fonction de la différence entre les prix payés et les prix originaux.

Contacté par Le Devoir, l’avocat qui représente Ticketmaster, Christopher Richter, du cabinet Torys, a réfuté ces accusations : « Le prix de chaque billet vendu sur Ticketmaster.ca est divulgué clairement, en conformité avec la loi québécoise. Quand ils achètent un billet de revente, les fans sont mis au courant du prix original du billet avant de conclure leur achat. »

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