Investissement Québec génère un rendement de 25%

L’année d’Investissement Québec (IQ) a été « une succession de bonnes histoires », si bien que le bras financier de l’État québécois a généré un bénéfice record de 992 millions et un rendement de 25,1 % au terme de l’exercice financier qui s’est terminé le 31 mars.
Le président-directeur général d’IQ, Guy LeBlanc, cachait mal sa joie lors d’une visioconférence avec les journalistes en marge du dépôt de son rapport annuel, se disant « très fier, […] extrêmement content » de présenter ces résultats d’une « année spectaculaire ». La société d’État a ciblé « des secteurs clés de l’économie » pour ses interventions : l’agroalimentaire, l’aéronautique, les ressources naturelles et les sciences de la vie et technologie. Et ça a payé.
Dans le presque un milliard de dollars de profits, environ 200 millions sont attribuables aux activités de financement, dont plus du tiers vient du renversement de provisions. Les prises de participations ont généré 450 millions. « C’est spectaculaire, a prévenu M. LeBlanc. Ça n’arrivera pas chaque année. » Bien que la reprise des marchés boursiers ait joué un rôle, a-t-il dit, la douzaine de titres détenus ont plus que doublé la hausse du TSX.
Les investissements en capital de risque — qui sont principalement dans le secteur technologique — et en fonds d’investissement ont généré 350 millions.
« Il fallait faire les bons choix, a lancé M. LeBlanc. On a fait les bons choix. Quand Lightspeed a commencé il y a cinq ans à peu près, on était présent. On a été le premier investisseur. Aujourd’hui, la compagnie a une capitalisation boursière de 12 milliards. »
Un indicateur clé réjouissant
Les résultats d’Investissement Québec sont « remarquables », s’est réjoui Eric Girard, le ministre des Finances et ministre de l’Économie, dans un communiqué de presse.
IQ a réalisé 4403 interventions financières au cours de l’exercice 2020-2021, pour un total de 4,5 milliards de dollars d’engagements dans des projets d’une valeur totale de 16,2 milliards.
Ses bons résultats ont propulsé à 9,6 % son rendement moyen sur trois ans, qualifié d’« indicateur clé » pour mesurer le rendement de la société d’État. L’an dernier, la moyenne avait plongé à 3 %, notamment en raison de la baisse des marchés financiers et des répercussions de la pandémie.
Des participations ont été prises dans des entreprises qu’elle craignait de voir être la cible d’offres hostiles vu la chute de leur valeur boursière. L’investissement dans Diamants Stornoway s’est par exemple révélé être un bon coup. « La mine était fermée, a détaillé le grand patron. Les travailleurs étaient chez eux. Ils [les dirigeants de l’entreprise] nous ont présenté un plan de relance de la mine. Ils avaient diminué leurs coûts d’opération pour se comparer à un taux extrêmement déprécié du prix du carat de diamant. On a accepté d’aller de l’avant. […] 500 emplois. Et aujourd’hui, le prix du carat est en remontée et il génère des profits. »
L’avenir est prometteur. « On a un pipeline de projets, dont plusieurs dans la « filière batterie », a résumé le grand patron. Plusieurs sociétés dans le portefeuille de capital de risque sont de bonnes candidates pour un premier appel public à l’épargne. IQ souhaite visiblement répéter le succès de l’entrée en bourse du spécialiste du paiement électronique montréalais Nuvei.
Le mandat de la société d’État a considérablement changé sous le gouvernement Legault, passant d’un outil financier à une agence de développement économique, si bien que M. LeBlanc évoque un « nouvel Investissement Québec ». IQ a donc grossi pour intégrer les bureaux régionaux du ministère de l’Économie et de l’Innovation, les équipes du Centre de recherche industrielle du Québec et d’Export Québec.