L’inflation a atteint 3,4% en avril

En excluant les prix de l’essence, l’inflation annuelle d’avril s’est établie à 1,9%, a précisé l’agence fédérale.
Photo: Olivier Zuida Le Devoir En excluant les prix de l’essence, l’inflation annuelle d’avril s’est établie à 1,9%, a précisé l’agence fédérale.

L’inflation annuelle a atteint en avril son plus haut niveau en près d’une décennie, les prix de l’essence ayant affiché une augmentation record par rapport à il y a un an, lorsqu’ils avaient chuté en raison de la pandémie.

L’indice des prix à la consommation a grimpé de 3,4 % en avril, après avoir progressé de 2,2 % au mois de mars, a indiqué mercredi Statistique Canada. C’était la troisième fois en autant de mois que l’inflation établissait un nouveau record en cette ère pandémique. La lecture d’avril était en outre la plus élevée depuis celle de mai 2011, qui avait vu les prix augmenter de 3,7 % sur une base annuelle.

Les prix de l’essence en avril ont bondi de 62,5 % d’une année à l’autre, enregistrant leur plus forte augmentation annuelle. Ils avaient touché à un creux de 11 ans en avril 2020. En excluant les prix de l’essence, l’inflation annuelle d’avril s’est établie à 1,9 %, a précisé l’agence fédérale. À l’échelle régionale, les prix ont augmenté dans toutes les provinces, mais la variation a été généralement plus élevée dans le Canada atlantique, où le mazout de chauffage est plus couramment utilisé.

L’accélération de l’inflation d’ensemble n’était pas une surprise, étant donné que les prix d’avril étaient comparés à ceux du pire moment de la récession économique de l’an dernier, alors que les prix avaient plongé en avril et en mai.

Chômage toujours élevé

 

L’effet sur l’indice des prix, qui mesure la variation des prix de divers biens et services, devrait être temporaire, a souligné Statistique Canada. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a mis en garde contre la volatilité imminente de l’inflation d’ensemble, ajoutant qu’il ne pensait pas qu’une lecture élevée en avril exigerait une action immédiate de la banque centrale.

« L’autre aspect, c’est qu’une grande partie de notre économie reste très faible », a-t-il indiqué aux journalistes à la suite d’un discours prononcé devant des étudiants universitaires du Canada atlantique, la semaine dernière. « Il y a beaucoup trop de Canadiens au chômage, et cela exerce une pression à la baisse sur l’inflation. Donc, oui, nous nous attendons à ce qu’elle monte à environ [3 %] et diminue par la suite. »

L’économiste James Marple, de la Banque TD, a fait remarquer qu’une partie de la hausse des prix reflétait la reprise depuis les creux de l’année dernière, alors que les prix ont augmenté dans des secteurs comme les vêtements et même les voyages. Il a écrit que les pressions sur les prix continueront probablement de s’infiltrer à mesure que la demande s’accélère et que l’offre de biens met du temps à connaître un rattrapage.

La moyenne des trois mesures de l’inflation de base, qui sont considérées comme de meilleurs indicateurs des pressions sous-jacentes sur les prix et sont étroitement suivies par la Banque du Canada, était de 2,1 % pour avril, contre 1,9 % en mars, a indiqué Statistique Canada.

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