Google en quête de produits plus inclusifs

Sundar Pichai, p.-d.g. de Google.
(Google) Sundar Pichai, p.-d.g. de Google.

Des marquages au sol inclus dans la navigation routière en plein centre-ville à un meilleur calibrage des tons de chair dans la prise de photo, Google prend des mesures pour rendre ses produits plus inclusifs. C’est aussi une façon pour le géant du Web et de la mobilité de faire oublier ses bévues internes passées en matière d’éthique et de respect de la diversité.

Google étant Google, tout ceci passe par une application plus affinée (et très confidentielle, promet-on) de ses algorithmes d’intelligence artificielle, le seul moyen d’extraire une quelconque information sensée de la tonne de données que le géant californien récolte à partir de quelque 3 milliards d’appareils mobiles à système Android qui sont en circulation un peu partout sur la planète.

Une IA plus personnalisée et des produits plus inclusifs étaient les thèmes forts de l’allocution d’ouverture de l’édition 2021 de la conférence annuelle Google IO qu’a animée ce mardi midi le grand patron de Google, Sundar Pichai, à la fois en direct, en présentiel et à distance.

Ainsi, l’aide à la navigation de Google Maps peut dresser une liste des routes et des lieux les plus susceptibles de provoquer des bouchons de circulation, des ralentissements et même des accrochages ou des accidents plus graves afin de proposer des itinéraires qui contournent ces endroits. Ajoutez des données sur les dénivelés et sur le comportement des autres automobilistes et Google peut suggérer des guides routiers qui minimisent la consommation de carburant.

En matière d’inclusion, Google Maps affichera au cours des prochaines semaines des données plus exactes relatives aux passages pour piétons et aux accès pour personnes handicapées, pour mieux planifier les déplacements de gens à mobilité réduite.

Pour les travailleurs, les outils de bureautique de Google suggéreront bientôt automatiquement des expressions plus inclusives à même les documents gérés durant les réunions d’équipe. Parce que « l’homme de la situation » n’est pas toujours… un homme, si vous voyez ce que Google veut dire.

« Il y a encore beaucoup à faire en matière d’inclusion, mais nous voulons rendre la technologie plus juste pour tous », a déclaré sur scène Sameer Samat, le responsable des nouveaux produits pour Google.

La recherche tous azimuts

 

Chez Google, l’intelligence artificielle sert à faire le pont entre les différentes formes d’interaction qu’un humain peut avoir avec les machines : à l’oral, à l’écrit, ou par le truchement de photos et de vidéos. Après tout, bien comprendre ce que les gens veulent dire quand ils font des requêtes auprès de son moteur de recherche est la clé du succès de Google depuis ses débuts au tournant du millénaire.

Google a donc fait des efforts pour mieux interpréter le « langage naturel » de ses utilisateurs, et pour interpréter le contenu qui est partagé sur ses différentes plateformes, comme YouTube et Google Photos. L’utilisateur pourra donc bientôt demander à son appareil Android de « chercher le passage dans la vidéo où le lion rugit face au soleil » et automatiquement, cet extrait trouvé dans une vidéo sur YouTube surgira à son écran.

Le même genre de recherche croisée entre la voix, le texte, les photos et les vidéos sera bientôt possible partout. Google appelle cela la recherche multimodale. Et une fois que la multinationale de Mountain View sait ce que les gens recherchent au quotidien, elle peut mieux anticiper ce qu’ils souhaiteraient trouver avant même qu’ils ne le demandent.

Cette anticipation prendra sous peu la forme de suggestions sur mesure de lieux à visiter et d’autres points d’intérêt s’affichant par défaut dans son application Google Maps, qui est définitivement au cœur de l’activité de Google ces jours-ci. Une autre technologie du moment, la réalité augmentée, sera accessible directement dans Google Maps dans la rue, et même dans les centres commerciaux et les aéroports, pour aider à se repérer à travers l’écran de son mobile.

On pourra aussi y voir en temps réel le niveau d’achalandage dans les commerces et espaces publics qu’on souhaite visiter, pour éviter les heures de pointe. Parce que s’il y a une chose que l’année écoulée a permis d’apprendre, au-delà d’un réel besoin de rendre la technologie plus inclusive, c’est que même s’ils peuvent se croire très différents, les humains sont avant tout très semblables, voire prévisibles.

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