L’accès à la propriété se resserre au Canada

Depuis juin 2020, l’activité résidentielle a fortement rebondi et la croissance s’est poursuivie à un rythme effréné à travers le pays.
Photo: Catherine Legault Archives Le Devoir Depuis juin 2020, l’activité résidentielle a fortement rebondi et la croissance s’est poursuivie à un rythme effréné à travers le pays.

La capacité financière des ménages d’acquérir une propriété s’est détériorée au Canada, selon l’indice d’abordabilité Desjardins (IAD) publié jeudi. Le phénomène a touché toutes les régions métropolitaines de recensement au cours du premier trimestre de 2021, constate Desjardins dans son rapport, mais le resserrement a été plus important à certains endroits, comme Vancouver, Toronto, Ottawa et Gatineau, ou même Sherbrooke.

Depuis juin 2020, l’activité résidentielle a fortement rebondi et la croissance s’est poursuivie à un rythme effréné à travers le pays, souligne-t-on dans le rapport. Une offre peu abondante sur le marché, conjuguée à une forte demande, a donné lieu à une appréciation du prix de vente moyen des propriétés à de très hauts niveaux dans de nombreuses régions métropolitaines de recensement (RMR), explique Chantal Routhier, économiste principale chez Desjardins. Cela a contribué, dans l’ensemble du Canada, à la réduction de l’indice d’abordabilité, qui prend en compte le prix des propriétés et le revenu disponible des ménages.

 

 

Si la contraction de l’IAD est observable au Québec, la situation y reste toutefois plus enviable que dans le reste du pays. « La baisse de l’indice y a été plus faible qu’en Ontario et qu’au Canada en raison de la hausse des revenus des ménages après impôts, note Mme Routhier. La croissance du prix de vente moyen y a aussi été plus faible au cours de cette période. »

 

 

Au Québec, c’est la RMR de Sherbrooke qui a été la plus touchée par la contraction de l’IAD, accusant un recul de 8,9 % entre le dernier trimestre de 2020 et le premier trimestre de 2021. D’autres régions ont aussi connu une importante diminution de leur indice, comme Saguenay (–3 %), Trois-Rivières (–4,3 %), Vancouver (–4,5 %), Toronto (–6,7 %), Ottawa et Gatineau (–6,7 %).

Si la variation de l’indice à Montréal (–1,2 %) entre les deux trimestres a été plus faible qu’ailleurs au pays, il n’en demeure pas moins que la situation y est « à surveiller » lorsqu’on compare l’IAD de Montréal à sa moyenne historique, note Mme Routhier. Par ailleurs, malgré les reculs qu’ont connus Saguenay, Trois-Rivières, Québec et Sherbrooke ce trimestre, les prix y restent malgré tout « abordables », selon le rapport de Desjardins.

 

 

Si la faiblesse historique des taux hypothécaires a permis de limiter la contraction de l’indice, il faut toutefois noter que « la Banque du Canada a signalé une normalisation à venir de sa politique monétaire, donc il faut s’attendre à ce que les taux hypothécaires remontent dans les prochains trimestres, ce qui pourrait avoir un effet sur l’abordabilité », note Mme Routhier.

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