La grève du week-end débute au Vieux-Port de Montréal

La grève aura lieu les samedis et les dimanches pour une durée illimitée.
Jacques Nadeau Le Devoir La grève aura lieu les samedis et les dimanches pour une durée illimitée.

La grève de fin de semaine des débardeurs du port de Montréal débutera samedi matin, s’ajoutant ainsi à la grève des heures supplémentaires lancée plus tôt cette semaine.

Cette grève aura lieu les samedis et les dimanches pour une durée illimitée. Or, les discussions entre l’Association des employeurs maritimes et le syndicat des 1150 débardeurs du port de Montréal ne sont toujours pas rompues.

Des représentants des deux parties se sont rencontrés jeudi en présence des trois médiateurs déjà affectés au dossier par le ministère fédéral du Travail. Vendredi, les parties étaient en réunion dans leur camp respectif pour faire des travaux, a fait savoir le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui représente ces débardeurs.

Cette semaine, la section locale du SCFP a repris son vote de grève, vu les délais écoulés depuis le vote précédent. Et, encore une fois, les débardeurs ont voté à 99,3 % pour la grève et 1021 personnes ont exercé leur droit de vote. Le premier vote de grève remonte à décembre 2018. Il a été réitéré régulièrement depuis.

Plus tôt cette semaine, six associations patronales avaient fait une sortie publique commune pour accroître la pression, demandant l’intervention personnelle du premier ministre Justin Trudeau, quitte à adopter une loi spéciale pour mettre fin au conflit, arguant qu’il est question de relance économique et pas seulement d’un conflit de travail, selon elles. Mais le gouvernement fédéral préfère laisser les parties parvenir à un règlement négocié, en mettant tous les outils à leur disposition pour faciliter le dialogue. Trois médiateurs ont déjà été affectés au dossier.

Il faut dire qu’adopter une loi spéciale pour mettre fin à une grève est devenu particulièrement difficile depuis que la Cour suprême du Canada a prononcé l’arrêt Saskatchewan en 2015. Par cet arrêt, la Cour suprême a affirmé que le droit de grève jouissait d’une protection constitutionnelle et que la grève permettait de rééquilibrer les forces entre les parties patronale et syndicale.

La grève partielle a été annoncée par le syndicat, dimanche dernier, après que l’Association des employeurs maritimes eut annoncé qu’elle allait réduire les conditions de rémunération des débardeurs.

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