Les offres d’emploi dans le secteur technologique bondissent à Montréal

Après avoir chuté au printemps 2020, le nombre d’offres d’emploi en technologie à Montréal a considérablement augmenté, dépassant de 29 % le niveau prépandémie, dopé entre autres par le virage vers le télétravail.
Représentant le cinquième de la totalité des offres d’emploi dans le secteur au pays, Montréal se démarque des autres métropoles canadiennes, selon un rapport publié vendredi matin par Indeed Canada, site de recherche d’emploi du même nom. Montréal dépasse les taux de croissance de 24 % enregistrés à Toronto et à Vancouver en comparaison aux niveaux observés avant l’arrivée de la COVID-19.
« La hausse enregistrée à Montréal est en fait le portrait de ce qu’on voit à l’échelle nationale. La présence de nombreuses entreprises en haute technologie et à forte valeur ajoutée, en intelligence artificielle par exemple, est certainement un facteur de différenciation pour Montréal », indique Stephan Arman, directeur principal pour le Québec chez Indeed.
La pandémie a eu un impact « immédiat » et « prononcé » sur les offres d’emplois dans le secteur, note-t-on dans le rapport. Entre le début du mois de février et la mi-mai, les offres « ont chuté de 39 % sur une base désaisonnalisée, légèrement mieux que la baisse de 48 % enregistrée pour le reste de l’économie ».
Le nombre d’emplois affichés est ainsi resté faible une bonne partie de l’été. Cela amène à penser « que de nombreux employeurs ont cessé d’embaucher » au cours de cette période, soulignent les auteurs.
Si les offres d’emplois en technologie ont enregistré une croissance similaire à celles d’autres secteurs entre les mois de mai et de septembre, la dynamique a changé à partir de l’automne. Résultat : en mars 2021, les offres d’emplois en technologie au Canada étaient supérieures de 30 % à celles de février l’an dernier.
L’augmentation est impressionnante, note de son côté François Borelli, p.-d.g de Numana, qui représente la grappe technologique au Québec. « Mais je suis plus ou moins surpris, car la pandémie a propulsé des secteurs comme ceux des technologies liées à la santé, mais aussi tout ce qui relève du télétravail ou du commerce, de l’achat d’un produit à sa livraison. »
Les conclusions du rapport d’Indeed n’étonnent pas Liette Lamonde, à la tête de l’organisme Bonjour Startup Montréal. Elles reflètent ce qui est observé sur le terrain depuis des mois, dit-elle. « Les techs, surtout celles de Montréal, ont été sollicitées fortement par toutes sortes d’entreprises durant la pandémie », effet qui découle de l’accélération du « virage techno et numérique » de bon nombre d’organisations.
Selon Mme Lamonde, ces données dénotent des occasions d’affaires pour les entreprises innovantes de la métropole. « Avec leur flexibilité, les start-ups peuvent rapidement travailler à trouver des solutions innovantes et, nécessairement, cela a amené une augmentation importante du nombre d’offres d’emploi. »
Autre tendance observée : les occasions de travail à distance ont bondi. Elles sont supérieures à ce qui était enregistré avant la pandémie. Les offres d’emploi « à distance » — ou dont les critères géographiques ne sont pas précisés — ont plus que triplé, selon le rapport d’Indeed.
Elles représentent maintenant 6,3 % de l’ensemble des offres. « Ce que l’on constate, c’est que les entreprises mentionnent maintenant dans les offres le “travail à distance” comme une caractéristique recherchée », souligne Stephan Arman d’Indeed.
Un double phénomène est observé. « D’une part, les employeurs peuvent augmenter considérablement leur portée pour chercher des talents, note-t-il. Les entreprises vont davantage chercher les talents là où ils se trouvent. De l’autre côté, on observe une concurrence plus marquée entre ceux qui cherchent des emplois. »