SNC-Lavalin abandonne ses activités pétrole et gaz

SNC-Lavalin avait signalé, en août dernier, qu’elle étudiait ses options à l’égard de son secteur des ressources lorsqu’elle avait annoncé une restructuration visant à réduire les activités de ce segment, notamment en quittant 21 des 30 pays où elle était présente.
Photo: Olivier Zuida Le Devoir SNC-Lavalin avait signalé, en août dernier, qu’elle étudiait ses options à l’égard de son secteur des ressources lorsqu’elle avait annoncé une restructuration visant à réduire les activités de ce segment, notamment en quittant 21 des 30 pays où elle était présente.

En dépit de progrès visant à redresser sa division déficitaire des ressources, SNC-Lavalin a décidé d’accélérer son recentrage vers les services d’ingénierie et la gestion de projets en laissant aller ses activités pétrolières et gazières.

La multinationale québécoise s’est entendue avec Kentech Corporate Holdings, établie à Dubaï, pour un prix qui n’a pas été dévoilé, mais qui devrait se traduire par un « gain » après la clôture de la transaction. Entre-temps, SNC-Lavalin comptabilisera une charge oscillant entre 250 millions et 295 millions.

Parallèlement, la firme comptabilisera des provisions de 480 millions au quatrième trimestre à la suite d’un examen approfondi des contrats à prix fixe du carnet de commandes, d’une révision à la baisse de ses réclamations commerciales et d’une réévaluation à la hausse de ses dépenses.

« Nous sommes en mesure de réduire rapidement nos risques en délaissant les contrats à prix fixe dans le secteur pétrolier et gazier et de diminuer considérablement les obligations de livraison et de garantie sur tous les contrats en cours », a souligné le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Ian Edwards, au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes.

En prenant les commandes de l’entreprise de manière intérimaire en juin 2019, celui-ci avait rapidement décidé que le temps était venu de délaisser les contrats de construction à prix forfaitaires, pour lesquels les promoteurs absorbent généralement les dépassements de coûts, au profit des services d’ingénierie.

Kentech héritera ainsi d’un carnet de commandes d’environ 745 millions et de 7100 employés. Les activités vendues représentent 90 % des revenus de 988 millions générés par le segment des ressources au cours des neuf mois terminés le 30 septembre.

SNC-Lavalin avait signalé, en août dernier, qu’elle étudiait ses options à l’égard de son secteur des ressources lorsqu’elle avait annoncé une restructuration visant à réduire les activités de ce segment, notamment en quittant 21 des 30 pays où elle était présente. M. Edwards a expliqué que la firme avait l’intention de demeurer présente dans ce secteur, mais que des acquéreurs ont cogné à sa porte. « Nous avons évalué les options de conserver les activités ou de nous en départir, a-t-il dit. Nous pensons que […] nos efforts seront mieux déployés à faire de SNC-Lavalin une entreprise prospère dans l’ingénierie. » La présence de l’entreprise dans le segment des ressources se limitera désormais au secteur minier.

Entre-temps, les perturbations provoquées par la pandémie de COVID-19 continuent de faire dérailler les plans de SNC-Lavalin, qui pilote trois projets d’infrastructure de train léger au Canada, dont le Réseau express métropolitain (REM).

Des pertes de productivité se traduiront par un impact négatif de 90 millions au dernier trimestre de l’exercice. Les restrictions au Québec et en Ontario limitent le nombre de travailleurs qui peuvent se trouver simultanément sur les chantiers, a expliqué M. Edwards.

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