La récupération des emplois perdus dans la pandémie plus rapide au Québec

La création d’emplois au Canada s’est légèrement accélérée entre août et septembre, aidée par le gain de quelque 77 000 observé au Québec. Le nombre de personnes en emploi au Québec est donc revenu à 97,4 % de son niveau pré-pandémie de février, comparativement à 96,3 % à l’échelle canadienne et à 95,8 % en Ontario.
Au Canada, l’emploi a progressé de 378 000, ou de 2,1 %, en septembre, après avoir augmenté de 246 000 en août. Le taux de chômage a donc diminué pour un quatrième mois consécutif, de 1,2 point de pourcentage, pour s’établir à 9 %. Les plus forts gains ont été enregistrés en Ontario et au Québec. Ici, l’emploi a inscrit un gain de 76 700, ou de 1,8 %, après avoir augmenté de 54 200 en août. La création atteint les 630 000 au cours des quatre mois précédents.
Le taux de chômage québécois a ainsi diminué de 1,3 point de pourcentage pour s’établir à 7,4 %, soit une cinquième baisse mensuelle consécutive, « qui demeure tout de même bien au-dessus du creux atteint juste avant le début de la pandémie. Avant le ralentissement économique, le taux de chômage au Québec suivait une tendance à la baisse depuis quatre ans, et il avait atteint un creux sans précédent de 5,1 %, en moyenne, en 2019 », souligne Statistique Canada.
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À titre de comparaison, le taux de chômage en Ontario s’est replié de 1,1 point de pourcentage pour revenir sous les 10 %, à 9,5 %.
À l’échelle canadienne, la hausse mesurée en septembre ramène l’emploi à 720 000 ou à -3,7 % sous son niveau pré-crise sanitaire de février.
Parmi les quatre provinces les plus peuplées, l’emploi était le plus près des niveaux de février au Québec (-2,6 %), et le plus éloigné en Alberta (-5,4 %). En Ontario, le nombre de personnes en emploi a diminué de 4,2 % en septembre par rapport à février.
Encore beaucoup de victimes
Au cours de la semaine de référence allant du 13 au 19 septembre retenue par Statistique Canada, le nombre total de travailleurs touchés par la crise s’est établi à 1,3 million. À son sommet en avril, il atteignait les 5,5 millions, comprenant une baisse de l’emploi de 3 millions et une augmentation de 2,5 millions des absences de travail associées à la COVID-19. Pour sa part, et partant d’un sommet de 36,1 % en avril, la sous-utilisation de la main-d’œuvre ne cesse de diminuer depuis. Mais même s’il est passé de 20,3 % en août à 18,3 % en septembre, il demeure bien au-dessus du niveau de 11,2 % calculé en février.
Aussi, la proportion de bénéficiaires des prestations d’urgence ou régulières d’assurance-emploi a diminué d’août à septembre pour passer de 16,1 % à 13,5 %. En revanche, la proportion de prestataires de la Prestation canadienne d’urgence vivant au sein de ménages ayant de la difficulté à assumer leurs dépenses nécessaires a augmenté de 4,3 points de pourcentage par rapport à août pour atteindre 42 %.
Hébergement et restauration
Parmi les grands segments, l’emploi a progressé de 303 000 dans le secteur des services et de 75 000 dans celui des biens. Dans le premier, les hausses mensuelles les plus prononcées ont été enregistrées dans les services d’hébergement et de restauration (+72 000), dans les services d’enseignement (+68 000) ainsi que dans l’information, la culture et les loisirs (+56 000).
Plus particulièrement, pour les services d’hébergement et de restauration, il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive, portant les augmentations totales à 427 000 depuis le début de l’assouplissement des restrictions en mai. Néanmoins, en septembre, l’emploi dans ce secteur était le plus éloigné des niveaux observés avant la crise économique, en baisse de 15,3 %, ou de 188 000, par rapport à son niveau observé en février, fait ressortir Statistique Canada.
À l’échelle québécoise, « malgré la bonne performance du mois dernier, trois secteurs ont toujours des difficultés à retrouver les emplois perdus, soit hébergement et restauration (39 000 emplois de moins qu’en février), information et culture (18 000 emplois de moins qu’en février) et autres services (19 000 de moins qu’en février) », relève l’Institut du Québec.
Travail à domicile
Parmi les Canadiens qui ont travaillé la majorité de leurs heures habituelles, la proportion ayant travaillé à partir de leur domicile a légèrement diminué en septembre, passant de 26,4 % à 25,6 %. N’empêche, 4,2 millions de personnes travaillaient à distance en septembre, alors qu’en temps normal, 1,9 million de personnes travaillent habituellement à partir de leur domicile.