Un difficile exercice, pandémie oblige

Le p.-d.g. d’Investissement Québec, Guy Leblanc, se dit conscient que la deuxième vague de la pandémie peut changer la donne d’ici 2021.
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne Le p.-d.g. d’Investissement Québec, Guy Leblanc, se dit conscient que la deuxième vague de la pandémie peut changer la donne d’ici 2021.

Le « nouvel » Investissement Québec a connu un exercice financier difficile, pandémie oblige. Hausse des provisions pour pertes de crédit et réévaluation à la baisse de placements en portefeuille ont transformé un bénéfice net de quelque 300 millions en une perte de près de 180 millions.

Tout a basculé à quelques semaines de la fin de l’exercice 2019-2020, clos le 31 mars. « Les chiffres que nous publions aujourd’hui sont une photo de nos portefeuilles en date du 31 mars dernier, alors que nous étions au plus fort de la crise », a précisé Guy Leblanc, p.-d.g. d’Investissement Québec. « Nous sommes partenaires financiers d’un grand nombre d’entreprises du Québec et nos résultats ont reflété l’impact de la crise sur leurs situations financières. »

Pour l’exercice, la perte nette s’est chiffrée à 179,6 millions contre un bénéfice de quelque 300 millions un an plus tôt. La perte nette ajustée a été de 173 millions, correspondant à un rendement ajusté des capitaux propres négatif de 4,9 %, contre une performance positive de 8,6 % un an plus tôt.

Les résultats financiers déposés mardi font ressortir tout l’impact des ajustements comptables provoqués par l’éclosion de la pandémie, son choc économique et la réaction sous forme de restrictions et de mise sur pause de pans complets de l’économie québécoise. À titre d’exemple, la dotation aux pertes de crédit se chiffre à 229 millions au 31 mars, contre 58 millions un an plus tôt, et la perte nette des entreprises mises en équivalence a été de 62 millions, contre 4,4 millions. Un résultat de portefeuille négatif de 47,5 millions a été comptabilisé, contre un résultat positif de 361 millions en 2018-2019, alors que celui des activités poursuivies a été négatif, à 167 millions, comparativement à une inscription positive de 307,5 millions un an plus tôt.

Le PACTE

 

Bref, « pour répondre aux besoins des entreprises au plus fort de la crise, Investissement Québec a rapidement mis en place le programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) de concert avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation », a rappelé M. Leblanc. Doté d’une enveloppe de 2,5 milliards, ce programme avait pour objectif de soutenir les entreprises dont les liquidités auraient été touchées par les répercussions de la crise sanitaire.

« Heureusement, avec la mise en place du PACTE, combinée aux moratoires de remboursement accordés à nos clients, nous avons pu accorder à plusieurs entreprises les liquidités nécessaires pour leur permettre de poursuivre leurs opérations. »

Au-delà de cette intervention d’urgence en réponse à la crise sanitaire, Investissement Québec a autorisé 1549 financements d’une valeur de 1,5 milliard à même ses fonds propres au cours de l’exercice. « Ces interventions permettront d’appuyer des projets de 6,4 milliards qui contribueront à la création ou à la sauvegarde de 10 134 emplois, selon la planification fournie par les entreprises. Chaque dollar de financement octroyé a donc contribué à un investissement de 4,18 $ dans l’économie québécoise », souligne le bras financier du gouvernement québécois, qui ajoute que le portefeuille sous gestion a quant à lui augmenté de 8 %, pour atteindre près de 4,6 milliards de dollars.

En 2018-2019, l’institution financière a autorisé des financements totalisant un peu plus de 1,5 milliard pour quelque 1850 projets valorisés à 6,9 milliards.

Pour la suite, « je ne suis pas un prophète et je ne peux pas dire où nous serons au 31 mars 2021 », a dit M. Leblanc, bien conscient qu’une deuxième vague d’infection à la COVID-19 pouvait changer la donne. « En date d’aujourd’hui, nous avons récupéré la plupart des baisses de valeur » comptabilisées au 31 mars, peut-on lire dans un texte de La Presse canadienne.

À voir en vidéo