Les consommateurs ont le moral dans les talons

Le sentiment d’insécurité économique continue de peser sur les consommateurs au pays.
Un peu moins de la moitié (45 %) des Canadiens s’estiment encore et toujours moins en sécurité sur le plan financier qu’ils ne l’étaient avant que n’éclate la pandémie de coronavirus, selon un sondage conduit du 24 au 28 juillet et dont les résultats ont été dévoilés lundi. Ils sont tout aussi nombreux (44 %) à se plaindre que la COVID-19 a miné leur santé mentale à cause notamment du stress financier qui l’accompagne.
Les jeunes se révèlent plus affectés que les autres, révèle l’enquête en ligne réalisée par la firme de sondage Ipsos pour le compte de la compagnie d’assurance et de services financiers Sun Life auprès de 1001 répondants représentatifs de l’ensemble de la population canadienne. En effet, 49 % des répondants de 18 à 34 ans s’estiment moins en sécurité financièrement, au point où plus de la moitié (55 %) d’entre eux rapporte avoir modifié leurs plans financiers en raison de la pandémie et plus du quart (29 %) « ont dû piger dans leurs économies pour traverser la crise ».
Ce sentiment plus sombre n’est pas sans fondement. Depuis le début de la crise, les statistiques en matière d’emplois, notamment, montrent que les jeunes, mais aussi les femmes, les travailleurs vulnérables et les immigrants, sont effectivement plus durement touchés que les autres.
Les Québécois semblent un peu mieux s’en tirer, dans l’ensemble, que les autres Canadiens, selon des résultats plus détaillés obtenus par Le Devoir. Selon ces données, 29 % d’entre eux s’estimaient à la fin du mois de juillet moins en sécurité financière qu’avant la pandémie, contre 48 % en Ontario, 54 % en Colombie-Britannique et en Alberta et une moyenne canadienne de 45 %. Ils se révélaient aussi moins nombreux (33 %) à se plaindre des effets de la COVID-19 sur leur santé mentale que les Ontariens (45 %), les Albertains (51 %) ou que l’ensemble des Canadiens (44 %).
Moral en montagnes russes
Ces tendances sont très similaires à celles observées lors de la dernière mesure de la confiance des consommateurs canadiens effectuée le 1er août par la Conference Board du Canada. Établi sur une échelle où la valeur de 100 correspond à la moyenne de 2014 en fonction de différents facteurs, dont l’état du marché du travail et les perspectives financières, passées et à venir, l’indice de confiance était alors de seulement 78 points au Canada.
La perception de la situation semblait alors bien meilleure au Québec, avec un score de 100 points, qu’en Ontario (75 points), en Colombie-Britannique (86 points) ou en Alberta (45 points). Ce résultat marquait toutefois aussi un nouveau revirement à la baisse d’une humeur des consommateurs en montagnes russes au Québec, avec un indice qui flirtait encore avec les 170 points avant que la crise n’éclate, et qu’on a vu, par la suite, à un creux de 77 points en avril, puis de nouveau à 114 points en juin.
« Il n’y a pas de meilleur moment pour faire appel à un conseiller de confiance, qui vous connaît et qui comprend vos objectifs personnels », a fait valoir lundi Rowena Chan, présidente de Distribution Financière Sun Life, au moment de dévoiler les résultats de son enquête.