Bombardier souhaite une entente définitive avec Alstom dans les meilleurs délais

Bombardier, dont le projet de vente de la division Transport a été annoncé à l’hiver, a dévoilé la semaine dernière une perte nette de 233 millions $US au deuxième trimestre de 2020.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Bombardier, dont le projet de vente de la division Transport a été annoncé à l’hiver, a dévoilé la semaine dernière une perte nette de 233 millions $US au deuxième trimestre de 2020.

Dans la foulée des préoccupations émises par le géant français Alstom lundi au sujet de la performance financière de la division Transport de Bombardier, l’entreprise montréalaise a affirmé qu’elle souhaite conclure l’entente définitive de la transaction « dans les meilleurs délais » et qu’elle diffusera des mises à jour au besoin.

Bombardier, dont le projet de vente de la division Transport a été annoncé à l’hiver, a dévoilé la semaine dernière une perte nette de 233 millions $US au deuxième trimestre de 2020.

Cependant, la compagnie a expliqué que ses résultats comprennent une charge de 435 millions $US « liée en grande partie à des coûts additionnels d’ingénierie, de certification et de modifications associés à un certain nombre de projets en voie d’achèvement principalement au Royaume-Uni et en Allemagne ».

Le carnet de commandes de la division Transport, dont la majeure partie de la main-d’œuvre se trouve en Europe, se situe actuellement à 33,7 milliards $US, a précisé Bombardier le 6 août en évoquant les « solides données fondamentales de l’industrie ». Au Québec, les effectifs se trouvent à l’usine de La Pocatière et aux bureaux de Saint-Bruno.

« Alstom maintient sa forte conviction dans le rationnel stratégique de l’acquisition de Bombardier Transport et est confiante dans sa capacité à rétablir à moyen terme la rentabilité et les performances commerciales des activités de Bombardier Transport », a indiqué la société française dans un communiqué lundi matin.

Évolutions négatives

 

Le manufacturier français a ajouté que, « néanmoins, l’annonce des résultats trimestriels souligne des évolutions négatives et non prévues quant à Bombardier Transport, laquelle fait face actuellement à des difficultés, notamment par rapport aux informations disponibles en amont de l’annonce, le 17 février 2020, de l’acquisition envisagée de Bombardier Transport par Alstom ».

« Alstom tiendra compte des conséquences de ces évolutions financières et opérationnelles lors des discussions à venir avec Bombardier inc., et tiendra le marché informé, le cas échéant », a conclu la compagnie européenne, dont les visées sur Bombardier Transport ont pour objectif de prendre du poids pour mieux faire face, entre autres, à la concurrence chinoise.

Le projet de vente de Bombardier Transport au géant français a été dévoilé en février 2020 et évalue la division à 8,2 milliards $US. Si elle recevait toutes les approbations requises, la transaction ferait entrer la Caisse de dépôt et placement du Québec au cœur de l’actionnariat d’Alstom. Le gestionnaire de régimes de retraite et de caisses d’assurance détiendrait alors 18 % de la société française. La Commission européenne a donné son aval à la transaction il y a une semaine et demie, moyennant certaines cessions d’actifs.

« Nous nous conformons à toutes les conditions du protocole d’entente entre Alstom, Bombardier et la Caisse de dépôt et placement du Québec, et nous continuerons de travailler à la signature de l’entente définitive dans les meilleurs délais », a indiqué une porte-parole de Bombardier, Jessica McDonald. « Nous communiquerons les mises à jour appropriées lorsque nécessaire. »

Aux prises avec une dette de 9,3 milliards $US découlant essentiellement des dépassements de coûts du programme CSeries, Bombardier a entrepris de céder une série d’actifs depuis quelques années pour se concentrer finalement sur les avions d’affaires. À la Bourse de Toronto lundi, le cours de son action a reculé de 2,4 % à 41,5 cents.

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