L’emploi revient à 7% sous son niveau prépandémique

Avec la croissance observée pour un troisième mois d’affilée en juillet, l’emploi reste encore à 7 % sous son niveau prépandémique de février. Témoignant du rattrapage à faire, le nombre total de travailleurs touchés par la COVID-19 est désormais en baisse de 58 % depuis le creux de la pandémie en avril.
Dans sa lecture de juillet, Statistique Canada rappelle que 5,5 millions de travailleurs canadiens ont été touchés par la crise économique liée à la COVID-19 de février à avril, avant que l’emploi ne reparte en hausse en mai. Ce nombre comprend une baisse de l’emploi de 3 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences du travail associées à la COVID-19.
Côté emploi, la progression de 419 000 ou de 2,4 % mesurée en juillet s’ajoute aux hausses de juin et de mai pour ramener l’emploi à 1,3 million, ou à 7 %, sous son pic de février avant la COVID-19, « ce qui représente plus du double des pertes maximales d’emplois subies pendant la crise financière de 2008-2009 », font remarquer les économistes Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme, de la Banque Nationale.
Pour sa part, le nombre de Canadiens en emploi, mais ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19, a diminué de 412 000 ou de 18,8 % en juillet.
« Combiné aux baisses enregistrées en mai et en juin, ce recul a ramené les absences du travail liées à la COVID-19 à 972 000 ou à 120,3 % au-dessus du niveau observé en février », précise l’agence fédérale. Au total, le nombre total de travailleurs touchés s’élevait à 2,3 millions au cours de la semaine du 12 au 18 juillet, ce qui représente une baisse de 58 % depuis avril.
Ces précisions étant faites, la poussée de l’emploi en juillet ramène le taux de chômage au Canada à 10,9 %, en baisse de 1,4 point de pourcentage pour un deuxième mois d’affilée après avoir touché un sommet inégalé de 13,7 % en mai. Ce taux se situait à 5,6 % en février. « Bien qu’il reste encore élevé à 10,9 %, le taux de chômage ne traduit pas pleinement les dommages infligés au marché du travail. Plus d’un cinquième (22,4 %) de la main-d’œuvre potentielle était entièrement ou partiellement sous-utilisée en juillet (comparativement à 36,1 % en avril et 11,2 % en février) », prennent soin d’ajouter les économistes de la Banque Nationale.
9,5 % au Québec
Dans la foulée, l’emploi au Québec a augmenté de quelque 98 000 ou de 2,4 % en juillet, poussant le taux de chômage à 9,5 %, en baisse de 1,2 point de pourcentage, soit une troisième baisse mensuelle d’affilée.
« L’emploi a augmenté de 576 000 au cours des trois derniers mois, ce qui équivaut à plus des deux tiers (70 %) des 820 500 emplois perdus entre février et avril 2020 », indique l’Institut de la statistique du Québec. L’emploi est ramené à 94,4 % de son niveau observé avant la COVID-19. Le taux d’activité est en hausse de 0,7 point à 64,3 %, et le taux d’emploi s’accroît de 1,3 point à 58,1 %.
Au cumul après sept mois, l’emploi au Québec a fléchi de 267 100 par rapport à la période correspondante de 2019.
Télétravail
Au chapitre du télétravail, Statistique Canada a calculé que le nombre de personnes travaillant à domicile a diminué de 400 000 en juillet alors que celui des personnes travaillant à un endroit autre que leur domicile a augmenté de 300 000.
« Malgré cette baisse, le nombre de Canadiens qui ont travaillé à domicile en juillet (4,6 millions) est demeuré considérablement plus élevé que le nombre de personnes qui travaillent habituellement à partir de leur domicile (1,6 million). »