Le paiement minimum des cartes de crédit passe à 2,5% du solde

Le changement législatif impose également que, depuis le 1er août 2019, tout nouveau contrat de carte de crédit comporte dès le départ un paiement minimum périodique qui ne peut être inférieur à 5% du solde.
Photo: Denis Charlet Agence France-Presse Le changement législatif impose également que, depuis le 1er août 2019, tout nouveau contrat de carte de crédit comporte dès le départ un paiement minimum périodique qui ne peut être inférieur à 5% du solde.

COVID-19 ou pas, à compter du 1er août, le paiement minimum sur une carte de crédit passera à 2,5 % du solde. Commencée l’an dernier, la hausse du minimum légal poursuivra son ascension au rythme d’un demi-point de pourcentage annuellement pour plafonner à 5 % en 2025.

L’Office de la protection du consommateur (OPC) rappelle que ces changements sont entrés en vigueur en août l’an dernier. Ils découlent d’un projet de loi adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale en 2017, et visent notamment à prévenir le surendettement.

« Les détenteurs de carte ont pu voir venir. Il se peut qu’avec la COVID-19, ce soit plus difficile pour certains de respecter ces nouvelles exigences. C’est pourquoi nous insistons sur l’aide disponible », a souligné le porte-parole de l’OPC, Charles Tanguay. « Dans un contexte où la pandémie actuelle déstabilise les finances personnelles de nombreux consommateurs, l’Office tient à rappeler que les associations de consommateurs offrent des services gratuits et confidentiels aux personnes qui vivent des difficultés financières », ajoute l’institution dans son communiqué.

Le changement législatif impose également que, depuis le 1er août 2019, tout nouveau contrat de carte de crédit comporte dès le départ un paiement minimum périodique qui ne peut être inférieur à 5 % du solde.

L’Office tient à rappeler que les associations de consommateurs offrent des services gratuits et confidentiels aux personnes qui vivent des difficultés financières

 

Circonstances difficiles

Selon les calculs de l’OPC, pour un solde de 1000 $ sur une carte dont le taux de crédit est de 19,9 %, un consommateur qui ferait un paiement minimum fixé à 2 % l’an dernier rembourserait sa dette en 25 ans et 10 mois, en payant des frais d’intérêt de quelque 3000 $. Pour un paiement minimum de 2,5 %, il rembourserait sa dette en 14 ans et 7 mois, en payant des frais de crédit de 1443,99 $. Pour un paiement minimum de 5 %, il rembourserait sa dette en 6 ans et aurait à payer 441,87 $ en frais de crédit.

Les statistiques varient, mais l’on retient généralement qu’entre 60 et 70 % des détenteurs de carte paient la totalité de leur solde. À l’opposé entre 10 et 15 % ne paient chaque mois que le minimum requis. À titre d’illustration, les résultats d’un sondage en ligne mené l’an dernier par RateSupermarket.ca auprès de plus de 2000 répondants disaient que le solde moyen est d’environ 3300 $.

C’était avant la crise sanitaire. Les résultats d’un sondage Question Retraite/SOM publiés à la mi-juin faisaient notamment ressortir que 30 % des répondants affirmaient être beaucoup ou assez affectés par la crise actuelle sur le plan des finances personnelles. De plus, 45 % ont revu leur budget et leurs priorités financières. Parmi eux, 67 % l’ont fait par prudence et 33 % par obligation. « De ceux et celles qui ont revu leur budget et leurs priorités, 85 % ont réduit leur consommation, 59 % ont annulé ou reporté un projet important, 25 % ont utilisé davantage le crédit, 29 % ont reporté le paiement de certaines factures et 30 % ont réduit au minimum le remboursement de leurs cartes de crédit », poursuit le sondage, réalisé en ligne du 22 avril au 1er mai auprès de 1007 répondants adultes du Québec. La marge d’erreur maximale est de 3,9 % (au niveau de confiance de 95 %).

Dans son étude du premier trimestre de 2020, Equifax Canada indiquait par contre que l’endettement non hypothécaire moyen avait diminué de 0,5 % par rapport aux trois premiers mois de 2019 en raison de la baisse marquée des dépenses de consommation en mars liée à la mise en pause de l’économie, soit la première baisse des soldes moyens en plus de dix ans. « Du même coup, les achats par carte de crédit ont dégringolé, ce qui s’est traduit par des soldes beaucoup plus faibles. Cette tendance a pris de l’ampleur en avril », a écrit l’agence.

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