Une série de mesures à la place de la quarantaine, suggère l’industrie aérienne

Au lieu des mesures de quarantaine imposées aux voyageurs qui arrivent dans un pays, qui tendent à décourager fortement les déplacements, l’industrie du transport aérien milite pour une série de mesures « alternatives » au fur et à mesure que les restrictions frontalières seront levées et que les économies redémarreront.
Trois semaines après les recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) portant notamment sur le port du masque et la prise de température à l’embarquement, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a déclaré mercredi qu’une « approche à plusieurs niveaux » permettrait à l’industrie de repartir de manière efficace tout en évitant que les gens abandonnent complètement leurs plans de voyage.
« Ce cadre devrait être une source d’inspiration pour les gouvernements et les guider dans leurs efforts de protection de leurs citoyens contre les deux risques terribles que sont le virus et le chômage », a affirmé le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac.
« La quarantaine est une solution bancale qui prévient le premier risque, mais échoue complètement face au deuxième », a-t-il dit en évoquant une éventuelle « protection équilibrée ». Lors d’une rencontre avec la presse, il a précisé qu’il n’est pas question de demander aux pays de « simplement ouvrir leurs frontières ».
L’auto-isolement de 14 jours pour les personnes qui entrent au Canada a été suggéré au début du mois de mars, puis rendu obligatoire dès le 25 mars, une mesure découlant d’un décret en vertu de la Loi sur la mise en quarantaine. La règle prévoit des exceptions pour les gens qui assurent le transport de marchandises et les travailleurs de services essentiels.
Prudence, dit Justin Trudeau
La réouverture des frontières pour les voyages non essentiels n’est pas une urgence, a laissé tomber le premier ministre Justin Trudeau lundi. En faisant référence aux transporteurs aériens qui souhaitent un assouplissement des restrictions, un groupe dont fait partie Air Canada, il a dit que « tous ces gens-là doivent comprendre que, si on prend des pas trop rapidement, si on n’est pas sûrs de ce qu’on fait à chaque étape, on risque de retomber dans une deuxième vague […] et de devoir refermer notre économie et se reconfiner, et je sais qu’il n’y a […] personne qui veut ça ».
Dans un premier temps, l’organisation dit préférer un geste en amont en dissuadant les porteurs symptomatiques de la COVID de voyager, un scénario rendu possible par des politiques de modification qui se voudraient flexibles. Dans un deuxième temps, l’IATA suggère des « déclarations de santé », lesquelles seraient électroniques et normalisées, accessibles « par des applications mobiles créées par les gouvernements ».
La quarantaine est une solution bancale qui prévient le premier risque, mais échoue complètement face au deuxième
Enfin, l’IATA recommande des tests de dépistage rapide à l’aéroport de départ de même qu’un processus de reconnaissance mutuelle des résultats entre les gouvernements, qui ont « tous intérêt à trouver des solutions ». Dans le cas où une personne deviendrait malade après son arrivée, la recherche de contacts serait primordiale.
Ces déclarations surviennent au moment où certains pays ont commencé à discuter d’ententes bilatérales portant sur des couloirs aériens, ce qui permettrait aux voyageurs de certains endroits de se rendre dans des pays désignés sans avoir à se placer en quarantaine pendant 14 jours.
Le Royaume-Uni, par exemple, s’apprêterait à faire une annonce la semaine prochaine. Selon The Guardian, il serait peut-être question de l’Espagne, de la France, de l’Italie et de la Grèce.
Ce plan pourrait se heurter à un obstacle : la Commission européenne a averti que ces ententes pourraient être discriminatoires à l’égard des pays qui ne se retrouveraient pas sur la liste en dépit d’un taux d’infection équivalent aux autres.