La Fed appelle à de grandes mesures budgétaires

Le directeur de la banque centrale américaine, Jerome Powell
Photo: Jacquelyn Martin Associated Press Le directeur de la banque centrale américaine, Jerome Powell

Le patron de la banque centrale américaine a appelé mercredi les élus à tout faire, même si cela s’avère coûteux, pour éviter une longue récession dont les effets délétères frapperaient une fois encore les populations les plus fragiles.

« Un soutien budgétaire supplémentaire pourrait être coûteux, mais il en vaut la peine s’il permet d’éviter des dommages économiques à long terme et nous permet d’avoir une reprise plus forte », a estimé Jerome Powell lors d’un échange virtuel avec le Peterson Institute, un centre de réflexion de Washington. À ce jour, le Congrès a fourni quelque 2900 milliards de dollars de soutien budgétaire aux ménages, aux entreprises, aux prestataires de soins de santé ainsi qu’aux États et collectivités locales, « soit environ 14 % du PIB », a-t-il rappelé.

Dans la mesure où la « reprise pourrait prendre un certain temps avant de s’accélérer », il estime que des aides supplémentaires seront probablement nécessaires pour combattre l’impact du coronavirus. Pour l’heure, « l’ampleur et la vitesse de cette récession sont sans précédent » dans l’histoire moderne, « bien pire qu’aucune autre depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il commenté.

Jerome Powell a en outre fait état d’une enquête de la Fed qui sera publiée jeudi montrant que ce sont les ménages à plus faibles revenus qui souffrent le plus : parmi les personnes qui avaient un emploi en février, « près de 40 % de ceux des ménages gagnant moins de 40 000 $ par an ont perdu leur emploi en mars ».

4,8 %
C’est le recul du PIB américain au premier trimestre, la baisse la plus importante depuis le quatrième trimestre 2008.

De son côté, la banque centrale américaine a pris toute une série de mesures pour soutenir l’économie, les ménages ainsi que les entreprises : baisse des taux quasiment à zéro, assouplissement en urgence des réglementations pour permettre aux banques de prêter, injection de liquidités dans le système financier. Interrogé sur la possibilité de taux négatifs, Jerome Powell a écarté cette idée, relevant que les études sur l’efficacité d’une telle mesure étaient « partagées ». Il a en revanche martelé que la Fed continuerait « à utiliser [ses] outils au maximum jusqu’à ce que la crise soit passée et que la reprise économique soit bien engagée ».

Le PIB des États-Unis a reculé de 4,8 % au premier trimestre, la baisse la plus importante depuis le quatrième trimestre 2008, époque où les États-Unis s’enfonçaient dans la Grande Récession. La chute devrait être sans précédent au deuxième trimestre, de 30 % et 40 %, selon des économistes.

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