Boeing: deux à trois ans avant un retour à la normale

L’usine de Boeing à Renton (Washington), aux États-Unis
Jason Redmond Agence France-Presse L’usine de Boeing à Renton (Washington), aux États-Unis

Le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie de coronavirus avant plusieurs années, a estimé lundi David Calhoun, le patron de Boeing, évoquant une période de deux à trois ans, lors de la réunion annuelle du groupe.

M. Calhoun a par ailleurs annoncé qu’il faudrait de trois à cinq ans avant que les dividendes de Boeing soient restaurés, l’avionneur américain subissant de plein fouet les répercussions économiques de la crise de la COVID-19. Ces difficultés s’ajoutent aux déboires de Boeing sur son 737 MAX.

« La crise sanitaire ne ressemble à rien de ce que nous avons connu auparavant », a commenté M. Calhoun. « Cela prendra plusieurs années avant un retour [du trafic aérien] aux niveaux précédant la pandémie », a-t-il ajouté.

M. Calhoun a dressé un tableau sombre des perspectives du secteur aérien en général, et de Boeing en particulier. Sa priorité semble être le remboursement des dettes et le maintien de la chaîne d’approvisionnement du groupe. « Nous savons que nous allons devoir emprunter de l’argent au cours des six prochains mois », a affirmé M. Calhoun.

La crise sanitaire ne ressemble à rien de ce que nous avons connu auparavant

 

Déjà en grande difficulté avec la crise du 737 MAX, cloué au sol depuis plus d’un an après deux accidents mortels ayant fait 346 morts, l’avionneur américain craint de perdre des milliards de dollars supplémentaires à cause de la pandémie, qui a mis un coup d’arrêt au transport mondial.

Le groupe devrait prochainement engager des discussions avec le Trésor américain pour d’éventuelles mesures fédérales de soutien économique. Boeing a déjà reçu environ 17 milliards de dollars par l’entremise d’un plan de sauvetage titanesque approuvé fin mars, qui limite les dividendes et le rachat d’actions pour les entreprises recevant l’aide du gouvernement.

Depuis le début de l’année, l’action de l’entreprise a perdu plus de 60 % sur la place new-yorkaise, sa valeur boursière fondant de plus de 110 milliards.

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