5 conseils pour motiver son équipe à distance

Catherine Couturier Collaboration spéciale
«On parle souvent de gérer la distance physique, mais la vraie “game”, c’est de gérer la distance relationnelle», affirme le professeur Eric Brunelle.
Photo: Getty Images «On parle souvent de gérer la distance physique, mais la vraie “game”, c’est de gérer la distance relationnelle», affirme le professeur Eric Brunelle.

Ce texte fait partie du cahier spécial Leadership

Du jour au lendemain, des centaines de travailleurs ont découvert le télétravail. En plus de devoir gérer la situation de crise, les gestionnaires ont dû rapidement apprendre à superviser leurs équipes à distance. Mais comment garder ses troupes motivées ?

1. Donner le contexte

 

Le travail de gestionnaire n’a pas changé du tout au tout avec la crise, mais certains aspects prennent une plus grande importance. Ainsi, pour que les employés sachent où ils s’en vont, il est important que le gestionnaire les situe. « Avec la crise, il va probablement falloir revisiter la mission, la vision de l’entreprise. Il faut mettre en contexte les activités, les raisons pour lesquelles on fait les choses », affirme Cloé Caron, coach d’affaires et fondatrice de o2coaching. Les équipes seront ainsi plus engagées, stimulées et responsabilisées. En ayant le contexte, les travailleurs comprendront comment ce qu’ils font se rattache à la vision d’ensemble et pourront trouver comment bien travailler.

2. S’entendre sur les conditions

Il est important de bien définir les détails logistiques (quel outil utiliser, comment on s’organise), les rôles et les responsabilités de chacun, les attentes et les livrables, propose pour sa part Eric Brunelle, professeur de management à HEC Montréal. « C’est très important à distance : certaines personnes peuvent passer beaucoup de temps àêtre anxieuses parce qu’elles ne savent pas où on s’en va. On doit clarifier les choses », soutient M. Brunelle. Cette carte mentale se construit par ailleurs avec l’équipe de travail.

La coach Cloé Caron suggère aussi de rédiger un contrat d’équipe, qui établit la vision et la façon de l’atteindre : « Par exemple, à quelle fréquence se parlera-t-on ? Comment structurer la rencontre ? » Cet outil est utile en toutes circonstances, mais particulièrement à distance : « Ce qu’on récupère après une réunion, dans l’informel, n’est pas là en ce moment », précise Mme Caron. Elle conseille par exemple de se donner les moyens de soulever les questions difficiles en réunion, que ce soit par un tour de table ou un vote. « On doit mettre en place des mécanismes concrets et des pratiques qui permettent à l’équipe de s’exprimer, mais aussi de continuer à avancer », poursuit-elle.

3. Gérer la distance

 

« On parle souvent de gérer la distance physique, mais la vraie game, c’est de gérer la distance relationnelle », affirme M. Brunelle. Les gestionnaires doivent apprendre à communiquer différemment et clairement. On peut aussi programmer des moments informels, comme des 5 à 7 virtuels. « C’est souvent dans l’informel qu’on tâte le pouls, qu’on exerce son leadership », explique le professeur. Et pour se rapprocher de son équipe, il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir, de partager : « La distance relationnelle va dans les deux sens », rappelle M. Brunelle. Attention également : avec la technologie et la distance, on a tendance à entrer rapidement dans une logique productive, « mais le travail est aussi un tissu social. Le gestionnaire doit permettre d’avoir du bruit pour du bruit », ajoute-t-il.

4. Adopter un leadership différent

 

« Gérer à distance n’est pas tout à fait le même travail qu’en présentiel, quand le gestionnaire peut capter l’état d’esprit de l’équipe. C’est un gros défi », croit Eric Brunelle. « À cause de la crise et des décisions à prendre sur le plan du fonctionnement, le leader devient davantage un “micromanager” et il travaille [davantage] dans les opérations », explique Cloé Caron. Or, c’est le moment idéal de devenir un leader coach, qui permet aux membres de l’équipe de réfléchir différemment, affirme-t-elle. Un leader coach pose plus de questions qu’il ne donne de réponses ; il favorise le développement de réflexions et la responsabilisation. « Si on devient trop directif, on se prive d’innovations très importantes », estime celle qui a devancé le lancement de son livre Propulsez votre équipe pour venir en aide aux leaders dans ce contexte tout particulier.

5. Être empathique

 

Le travail à distance n’est pas fait pour tous, gestionnaires comme employés, rappelle M. Brunelle. Les situations variées des travailleurs sont exacerbées en ce moment : « Les gestionnaires ont parfois le réflexe de transposer ce qu’ils vivent chez eux », prévient-il. La notion de contrôle prend par ailleurs une autre signification à distance : comme on ne contrôle pas le temps travaillé, on se concentre sur le contrôle des livrables. « Le piège serait d’entrer dans une logique d’équivalence au présentiel », conclut M. Brunelle.

Bon à savoir

Les gestionnaires seraient responsables à 70 % du climat d’une équipe de travail.
La recherche montre que le travail à distance sous toutes ses formes, lorsqu’il est bien géré, permet d’améliorer la performance de l’employé de 22 % la première année.

 

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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