Hausse d’intérêt pour l’achat en ligne… local

Plus de la moitié des Québécois comptent faire davantage d’achats en ligne en cette période de pandémie de COVID-19, mais sans abandonner leurs commerçants locaux.

Déjà, 28 % des répondants à un sondage réalisé la semaine dernière disaient avoir changé leurs habitudes de cyberachat depuis le début de la crise, a rapporté mardi le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO). Mais si cette crise continue, c’est 60 % des Québécois qui estiment probable (34 %), voire très probable (26 %), qu’ils achèteront plus de produits courants de consommation en ligne ses prochaines semaines.

Comme souvent dans le domaine, cette tendance se révèle plus forte chez les jeunes, avec une proportion totale de 74 %, mais est aussi bien présente chez leurs aînés, avec 50 % chez les 55 ans et plus, a expliqué en entretien téléphonique au Devoir Claire Bourget, directrice principale à la recherche et au marketing au CEFRIO. Les deux tiers (67 %) des familles avec des enfants comptent bien, elles aussi, faire plus davantage appel à l’achat en ligne.

60%
C’est la proportion de Québécois qui estiment probable, voire très probable, qu’ils achèteront plus de produits en ligne au cours des prochaines semaines.

L’an dernier, 63 % des Québécois ont fait au moins un achat sur Internet. La valeur moyenne mensuelle de leur panier d’achat en ligne s’est élevée à 318 $, en hausse de 9 % par rapport à 2018, pour des achats totaux estimés à 12,5 milliards, soit 19 % de plus que seulement un an auparavant. Parmi les biens et services le plus souvent achetés en 2019, on note les vêtements, chaussures et bijoux (38 %), les billets de spectacle (30 %), la musique, les films et les jeux (29 %) ou encore les appareils électroniques (24 %).

Le bilan de l’année est dressé en fonction d’un sondage téléphonique conduit au mois de janvier par le CEFRIO auprès de 1000 répondants représentatifs de la population. Les questions sur l’impact de la pandémie de COVID-19 ont été posées dans le cadre d’un sondage express réalisé la semaine dernière par la firme d’enquête Bip Recherche auprès d’un groupe Web dont les milliers de participants permettent de constituer un échantillon représentatif, a expliqué Claire Bourget,

Plus d’achats locaux

Le fait que la crise du coronavirus encourage encore plus l’achat en ligne pourrait passer pour une autre tuile qui s’abat sur les commerçants déjà malmenés par la concurrence d’Internet et aujourd’hui frappés de plein fouet par les politiques de confinement des gouvernements.


Or, parmi les consommateurs qui disent aujourd'hui vouloir acheter plus sur Internet, environ quatre sur cinq, ou 79 %, affirment aussi vouloir faire davantage d'achats en ligne dans les commerces locaux. Plus fort chez les femmes (83 %) que chez les hommes (74 %), ce souci de conjuguer commodité et solidarité locale croît avec l’âge, les 18-34 ans l’exprimant à 64 %, contre 85 % chez les 35-54 ans et 92 % chez les 55 ans et plus.

« Le temps dira si ces intentions se traduiront en gestes. Il dira aussi si elles se maintiendront à plus long terme. C’est que, enquête après enquête, on voit que le prix reste l’un des facteurs les plus importants », observe Claire Bourget.

Une augmentation des ventes en ligne des commerçants québécois tomberait bien. Un autre sondage dévoilé mardi et réalisé la semaine dernière, pour le compte de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain auprès de 739 entreprises, rapporte que 91 % d’entre elles ont dû ralentir ou même suspendre leurs activités, que les deux tiers entrevoient la prochaine année avec pessimisme et que près de la moitié parviennent à maintenir un certain chiffre d’affaires grâce au télétravail… et au commerce en ligne.

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