Air Canada octroie des contrats de maintenance à Mirabel et à Trois-Rivières

Air Canada vient renforcer la spécialisation de maintenance d’aéronefs au Québec en octroyant un contrat d’entretien à Trois-Rivières pour ses Airbus gros porteurs et à Mirabel pour l’ex-CSeries. Pour ce qui s’appelle aujourd’hui le A220, le transporteur active un engagement pris en 2016 auprès du gouvernement québécois.
Air Canada a annoncé la conclusion de lettres d’intention avec AAR Aircraft Services, de Trois-Rivières, et avec Avianor de Mirabel, concernant des ententes de dix ans pour la maintenance des cellules d’avions, « sous réserve de la conclusion de sa fusion prévue avec Transat A.T. », ajoute Air Canada. « Ces ententes de longue durée permettraient à AAR et à Avianor de mettre sur pied des centres d’excellence en maintenance des cellules, au Québec, pour les types d’appareils de leurs champs d’expertise, stimulant de nouveaux investissements en aéronautique au Québec et créant plus d’emplois de grande qualité en maintenance d’avions. »
AAR, pour sa part, s’occupe déjà de l’entretien des A320 et des Embraer190 d’Air Canada dans le cadre d’un contrat de dix ans conclu en 2017. Ces travaux avaient été transférés du Minnesota au Québec par l’entreprise ayant son siège social à Chicago, contribuant au maintien de 350 emplois spécialisés à Trois-Rivières. Mais l’arrivée attendue du voyagiste Transat en son sein, conditionnel à l’aval des autorités de réglementation, lui permettrait également de rapatrier en sol québécois l’entretien de la famille Airbus comprenant une plus grande flotte d’A330, formée du regroupement des appareils d’Air Canada et d’Air Transat, présentement confié à l’étranger. « En plus de conserver au Québec et d’y augmenter celle des cellules sur la famille A320, y compris tous les nouveaux appareils A321neo » qui doit composer la flotte d’Air Transat, ajoute l’entreprise.
L’ampleur du contrat de dix ans, renouvelable pour dix années additionnelles, n’a pas été précisée. AAR effectuera les investissements nécessaires dans ses installations trifluviennes. « On s’attend à ce que cette entente créée des emplois supplémentaires dans le secteur de l’aéronautique à Trois-Rivières et que les nouvelles capacités d’AAR lui permettent d’obtenir des contrats de maintenance des cellules d’autres exploitants de l’A330 », précise-t-elle dans un communiqué.
La flotte d’A220
Pour sa part, Avianor, devenue filiale de Drakkar en 2019, s’est vu confier le mandat d’ériger un « nouveau centre d’excellence » pour l’entretien de la flotte d’A220 d’Air Canada à Mirabel, près des installations d’Airbus. Air Canada, qui vient de mettre en service son premier A220, avait annoncé l’acquisition de 45 ex-CS300 en 2016, une commande assortie d’options sur 30 autres appareils. Cette entente avait été saluée par un gouvernement québécois venant d’injecter 1 milliard de dollars américains dans l’aventure, et tombait au moment où Bombardier recherchait ardemment un tel appui. Elle a été accompagnée d’une suspension, par Québec, des procédures contre Air Canada dans le dossier Aveos devant la Cour suprême. Le transporteur s’était également engagé à confier l’entretien lourd de ces appareils à une installation québécoise.
« Les études menées par Avianor en vue de construire un nouveau hangar de 250 000 pieds carrés à Mirabel, à proximité des installations de fabrication de l’A220 d’Airbus, progressent bien […] Les travaux d’Air Canada permettront à Avianor d’obtenir des contrats de maintenance des cellules d’autres exploitants de l’A220 et d’encourager d’autres fournisseurs de l’appareil à s’établir à proximité, contribuant ainsi à l’établissement d’un centre d’excellence nord-américain à Mirabel », ajoute le communiqué.
Rosalie Côté, directrice des communications chez Drakkar, n’a pu préciser le montant des investissements nécessaires. Ce contrat devrait ajouter « quelques centaines d’emplois » aux 350 qu’abritent les activités d’Avianor à Mirabel, a-t-elle souligné.