Wall Street aligne les records en Bourse

Les records pleuvent en Bourse avec, dans la mire, une poussée de 30 % du S&P 500 cette année. L’apparent apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine s’ajoute au ton accommodant de la Réserve fédérale pour diriger l’indice baromètre de Wall Street vers sa meilleure performance en six ans.
Reprenant son activité après la pause de Noël, Wall Street multipliait les records jeudi, une séance qui a vu le Nasdaq conserver le rôle vedette. Cet indice à haute saveur technologique a bondi de 0,8 % jeudi pour franchir la barre symbolique des 9000 points (9022,39) et prolonger à 11 sa séquence de séances haussières. Le gain de 4,5 % de l’action d’Amazon, alimenté par des statistiques indiquant une forte augmentation des ventes en ligne en cette période de Noël, a servi de carburant à l’indice. À ce jour, la poussée du Nasdaq depuis le début de l’année frôle les 36 %, après un recul de 4 % en 2018.
Pour que les bénéfices mondiaux rebondissent en 2020, les tensions commerciales doivent s’apaiser
Les projecteurs étaient également dirigés vers le S&P 500, indice de référence à la Bourse de New York, qui avançait de 0,5 % pour établir un nouveau record de fermeture. À 3239,91 points, son augmentation depuis le début de l’année dépasse les 29 %, en route vers sa meilleure performance annuelle en pourcentage en six ans. Le S&P 500 avait connu un repli de 6 % en 2018.
Les bourses de Toronto et en Europe étaient fermées jeudi.
« Au lendemain de Noël, les investisseurs américains ont reçu en cadeau la confirmation par Pékin de la signature prochaine d’un accord avec Washington sur le commerce, attendue pour le mois de janvier », résume l’agence Reuters. « Les investisseurs sont rassurés par le fait que les États-Unis ne sont pas entrés en récession et satisfaits par la situation commerciale et le ton accommodant de la Banque centrale américaine », écrit l’Agence France-Presse, citant un expert américain. Les investisseurs ont salué la déclaration, mercredi, de Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, affirmant que « les deux parties ont maintenu une communication étroite sur les dispositions spécifiques de la signature de l’accord et sur les autres travaux restants », écrivaient les médias européens.
Il s’agit d’une trêve dans l’attente de la signature d’un accord de phase I, sans que les griefs de fond ne soient réglés pour autant, prend-on soin de préciser.
Expansion du multiple
« Pour que les bénéfices mondiaux rebondissent en 2020, les tensions commerciales doivent s’apaiser », ont mis en exergue les économistes de la Banque Nationale dans leur mensuel boursier de décembre. Le consensus des analystes boursiers prévoit maintenant une augmentation des bénéfices par action de 9,8 % en 2020 pour l’indice MSCI monde, comparativement à seulement + 0,1 % en 2019. De 9,5 % contre 0,9 % aux États-Unis, de 6,2 % contre 4,7 % au Canada. « Ils s’attendent toujours à ce que les marchés émergents dégagent la croissance la plus rapide du bénéfice par action l’an prochain (de 14,6 % contre 0,2 % seulement en 2019), ce qui est improbable si Pékin et Washington ne parviennent pas à conclure une trêve assortie d’une révision à la baisse des droits de douane », ajoutent-ils.
Les récentes statistiques font ressortir une amélioration de la conjoncture économique mondiale. Du moins, un creux aurait été atteint au troisième trimestre. Le scénario dominant pour 2020 table sur ce rétablissement devant alimenter une progression plus forte du bénéfice des entreprises. S’y ajoute une expansion attendue du ratio cours / bénéfice devant préparer le terrain à une année 2020 favorable en Bourse.
On ne s’entend toutefois pas entre l’OCDE et le FMI sur la conjoncture mondiale 2020. L’Organisation de coopération et de développement économiques a avancé une cible de 2,9 %, soit le plus faible rythme pour l’économie mondiale depuis la Grande Récession. Au Fonds monétaire international, l’on mise sur un rebond à 3,4 %, une cible qualifiée toutefois de précaire.