Burkina Faso: SEMAFO ne reprendra pas ses activités à la mine Bougou en 2019

Le 6 novembre dernier, un convoi de cinq autobus de travailleurs, escorté par des militaires, est tombé dans une embuscade.
Photo: SEMAFO

Le 6 novembre dernier, un convoi de cinq autobus de travailleurs, escorté par des militaires, est tombé dans une embuscade.

Le producteur d’or québécois SEMAFO n’anticipe pas de reprendre les activités de la mine de Boungou au Burkina Faso d’ici la fin de l’année.

C’est ce qu’a déclaré la minière dans un communiqué publié lundi, près d’un mois après l’attaque meurtrière qui a tué au moins une quarantaine de personnes et en a blessé des dizaines d’autres.

« Tout plan de redémarrage impliquera nécessairement que le gouvernement renforce la sécurité sur la route publique menant à Boungou ainsi que dans la région en général », peut-on lire dans le communiqué du producteur d’or établi à Montréal.

Le 6 novembre dernier, un convoi de cinq autobus de travailleurs, escorté par des militaires, est tombé dans une embuscade.

Le véhicule militaire qui se trouvait à l’avant aurait heurté un engin explosif. À la suite de la déflagration, le reste du convoi a été la cible de coups de feu par des « individus armés non identifiés ».

Devant la montée de la violence attribuée aux djihadistes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, SEMAFO avait récemment déployé des mesures supplémentaires de sécurité — comme le transport de ses employés non burkinabés par hélicoptère — pour assurer la sécurité de son personnel.

Dans le communiqué publié lundi, SEMAFO laisse entendre que cette mesure de sécurité pourrait être étendue à d’autres employés, sans spécifier si tous les travailleurs locaux pourraient en bénéficier.

« Nous évaluons des scénarios où l’utilisation des routes publiques serait limitée, en transportant notamment nos gens par la voie des airs à partir de Fada. […] Le transport par hélicoptère reste l’option de choix pour l’instant, et ce, jusqu’à ce que la piste d’atterrissage ait été complétée et soit opérationnelle. »

Établie à Montréal, SEMAFO, qui compte 1200 salariés, dont 85 expatriés, à ses sites de Mana et Boungou au Burkina Faso, avait déjà été confrontée à des enjeux de sécurité dans le passé sur des routes menant à ses installations.

L’attentat du 6 novembre n’a toujours pas été revendiqué, mais le bilan élevé et le choix de prendre pour cible une entreprise étrangère donnent à penser que les auteurs sont des djihadistes bien armés.

« Nous vivons des moments très difficiles, mais notre équipe a su se montrer à la hauteur. Au départ, notre priorité était la sécurité, la sûreté et le bien-être des victimes et de leurs familles, ainsi que de nos employés, fournisseurs et entrepreneurs. Cela fait presque un mois déjà depuis l’attaque sans précédent, et nous continuons de soutenir les victimes et leurs familles » a déclaré Benoit Desormeaux, président et chef de la direction de SEMAFO, dans le communiqué publié lundi.

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