Couche-Tard n’ouvre pas son jeu sur l'achat de Caltex

Caltex a généré en 2018 des revenus de 19,6 milliards.
Photo: Greg Wood Agence France-Presse Caltex a généré en 2018 des revenus de 19,6 milliards.

Même si elle souhaite continuer à étendre son empreinte, notamment par l’entremise d’une offre de 7,8 milliards $CAN pour l’australienne Caltex, Alimentation Couche-Tard souhaite continuer à jouer un rôle de consolidateur aux États-Unis — son principal marché.

Lors d’une conférence téléphonique avec les analystes pour discuter des résultats du deuxième trimestre, mercredi, le président et chef de la direction de l’exploitant de dépanneurs et de stations-service, Brian Hannasch, a expliqué aux analystes que la société demeurait « concentrée » sur le marché américain. « Malgré notre taille, il s’agit d’un marché gigantesque, d’une économie en santé, et c’est probablement le marché sur lequel nous pouvons réaliser de grandes synergies. Nous demeurons donc concentrés sur la consolidation de ce marché. »

Couche-Tard exploite plus de 8960 établissements au sud de la frontière, ce qui représente plus de la moitié de la taille de son réseau d’environ 16 000 magasins et stations-service au Canada, aux États-Unis et en Europe. Au cours des dernières années, l’entreprise a pris deux importantes bouchées dans le marché américain, avalant CST Brands et Holiday, deux transactions dont la valeur totalise environ 6 milliards $US.

Offre pour Caltex

 

En ce qui a trait à l’intérêt de la multinationale québécoise pour Caltex, M. Hannasch n’a offert que quelques remarques au début de la conférence téléphonique, signalant qu’il n’allait pas répondre aux questions à ce sujet. Le grand patron de Couche-Tard s’est limité à dire que l’entreprise s’était penchée attentivement sur le marché de l’Asie-Pacifique depuis « trois ou quatre ans ». « L’essentiel de la croissance du produit intérieur brut au cours des 20 prochaines années devrait provenir de cette région, a souligné M. Hannasch. Vous avez tous vu le communiqué relativement à notre offre, que nous considérons comme très cohérente avec notre stratégie. » Celui-ci a ajouté que Caltex servira de tremplin à Couche-Tard dans cette région du globe.

L’entreprise établie à Laval, qui veut doubler sa taille d’ici cinq ans, avait déposé une première offre de 32 $AUS pour chaque action de Caltex en octobre dernier, mais celle-ci a été rejetée, son prix ayant été jugé inadéquat. Elle propose maintenant 34,50 $AUS pour chaque titre de Caltex, qui exploite un réseau de quelque 2000 stations-service. La proposition inclut également le versement de certains dividendes aux actionnaires au moment de l’éventuelle prise de contrôle. Si la transaction va de l’avant, elle deviendra la plus importante acquisition de Couche-Tard.

Avec quelque 6630 employés, l’entreprise australienne a généré en 2018 des revenus d’environ 19,6 milliards $CAN, tandis que son bénéfice net s’est établi à environ 502 millions.

D’après l’analyste Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, Caltex a probablement dévoilé l’offre reçue en raison de son intention d’essaimer une participation de 49 % dans 250 sites de vente au détail en une société de placement immobilier. Couche-Tard affirme que sa proposition ne prévoit aucune vente ou cession d’actifs de Caltex, mais Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, croit que la société québécoise pourrait se départir, par exemple, de la raffinerie appartenant à l’entreprise australienne.

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