Desjardins Capital veut doubler son actif

Desjardins Capital se donne pour cible de doubler son actif sous gestion et de tripler le nombre de ses entreprises partenaires sur cinq ans. Ne craignant pas un engorgement dans l’industrie québécoise du capital de risque, cette composante du Mouvement Desjardins évoque le nombre important de départ à la retraite prévu chez les propriétaires d’entreprise.
Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, en a fait l’annonce vendredi, lors d’une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Desjardins Capital entend avoir un actif sous gestion de 5 milliards en 2024, contre 2,5 milliards présentement. « Cela permettra de tripler le nombre de PME et de coopératives appuyées pour atteindre 1500 en portefeuille », a-t-il expliqué.
Desjardins Capital rappelle qu’elle s’est donnée pour mission « de valoriser, accompagner et garder les PME au Québec au moyen de capital de développement et de risque ». L’institution a musclé son potentiel d’intervention en se permettant de participer à des séries de financement pouvant atteindre les 100 millions et en proposant du capital patient, avec une durée maximale des investissements haussée à 20 ans. « On veut être là avec les entrepreneurs, à toutes les étapes », lit-on dans la transcription de l’allocution de Guy Cormier. « Ma compréhension du leadership, ce n’est pas de se cacher quand il commence à venter », ajoute-t-il
« Protéger la propriété québécoise »
L’actuel portefeuille de Desjardins Capital renferme quelque 500 entreprises et l’institution revendique le maintien et la création de 60 500 emplois. Le rythme d’investissement, à 260 millions après dix mois cette année, prévoit une enveloppe de 300 millions en 2019, contre 220 millions en 2018. Dernière en liste, elle était aux côtés de la Caisse de dépôt, du Fonds de solidarité FTQ et de Fondaction dans l’annonce cette semaine d’une injection de 300 millions, sous forme d’actions privilégiées, dans la Coop fédérée. Une vitesse qui devra toutefois aller en s’accélérant pour atteindre la cible de 2024.
Pour y parvenir, Guy Cormier évoque l’imposant mouvement de transferts d’entreprises anticipés. « Plus de 30 000 propriétaires d’entreprises au Québec prévoient prendre leur retraite d’ici cinq ans et les prévisions font état du double d’ici dix ans », a soutenu le président de l’institution coopérative. « C’est dans ce contexte que le Mouvement Desjardins se donne les moyens d’accompagner ces entreprises », tant en financement traditionnel qu’en capital-actions. « Nous voulons protéger la propriété québécoise de nos entreprises. Nous voulons aussi propulser nos PME et nos coopératives dans leur développement à l’international. »
S’ajoutent d’autres champs d’intervention comprenant les défis liés au changement climatique, à la numérisation et à l’internationalisation des entreprises.