Des résultats électoraux favorables à SNC-Lavalin?

Le maintien au pouvoir du Parti libéral du Canada, qui n’a pas fermé la porte à une entente permettant à SNC-Lavalin de se libérer des accusations criminelles qui pèsent sur elle, semblait encourager les investisseurs, mardi.
Au lendemain du scrutin, l’action de la firme d’ingénierie et de construction établie à Montréal prenait 13,8 %, ou 2,44 $, pour se négocier à 20,12 $, au terme de la séance à la Bourse de Toronto.
Pour certains analystes et observateurs, cela s’explique par le fait que des investisseurs estiment que le retour des libéraux au pouvoir, même en situation minoritaire, signifie qu’il y a encore de l’espoir pour SNC-Lavalin de ne pas avoir à se défendre devant les tribunaux — ce qui n’aurait probablement pas été le cas en cas d’une victoire du Parti conservateur. « C’est bon pour SNC, a dit le professeur Karl Moore, du Département de gestion de l’Université McGill. Je crois que le marché considère que l’entreprise est en meilleure posture que si les conservateurs [avaient été portés au pouvoir]. »
Le chef conservateur, Andrew Scheer, a critiqué à maintes reprises le premier ministre, Justin Trudeau, en raison d’allégations selon lesquelles lui et son entourage auraient effectué des pressions indues sur l’ex-procureure générale Jody Wilson-Raybould afin qu’elle négocie une entente à l’amiable avec la compagnie, ce qui avait déclenché une tempête politique.
De son côté, Chris Murray, d’Altacorp Capital, estime que la performance du Bloc québécois, qui a fait élire 32 de ses candidats et qui a défendu à plus d’une reprise la multinationale, pourrait jouer un rôle aux Communes. « Avec la performance du Bloc et [l’élection] d’un gouvernement minoritaire, peut-être que certains sont optimistes de voir une solution être présentée. Je tiens également à souligner qu’il y a beaucoup d’éléments en jeu. Je ferais attention à ne pas être trop optimiste. »
La cause de SNC-Lavalin doit revenir devant le tribunal le 18 décembre.