Abandon de l’usine d’engrais de Bécancour

L’usine de Bécancour devait produire chaque année 780 000 tonnes d’urée, ce qui signifie que la majorité de la production aurait été destinée à l’exportation.
Photo: ProjetBécancour.ag

L’usine de Bécancour devait produire chaque année 780 000 tonnes d’urée, ce qui signifie que la majorité de la production aurait été destinée à l’exportation.

Les promoteurs du projet d’usine d’engrais et de méthanol ProjetBécancour.ag ont annoncé lundi en fin de journée l’abandon du projet de 1,3 milliard de dollars. Le gouvernement du Québec, qui était un partenaire financier important, avait injecté au moins 15 millions dans le projet.

Par voie de communiqué, ProjetBécancour.ag a fait savoir que cette décision d’abandonner le projet industriel a été prise « en raison de l’impossibilité à réaliser l’approche de construction prévue, malgré nos efforts de négociation, d’en arriver à une entente IAC [Ingénierie, Approvisionnement, Construction], ce qui nous aurait permis d’obtenir un prix fixe pour la réalisation du projet et ainsi, diminuer le risque des promoteurs ».

15 millions
C’est la somme qu’a injectée l’État depuis le démarrage de la première mouture de l’usine de Bécancour.

« Malgré une démarche d’appel d’offres dans les règles de l’art, les résultats n’auront pas permis d’en arriver à une option viable pour le projet », a précisé Benoît Bessette, porte-parole de ProjetBécancour.ag.

Fonds publics

 

Le gouvernement du Québec était déjà engagé financièrement dans le développement du projet. Depuis le démarrage de la première mouture de l’usine de Bécancour, l’État a injecté plus de 15 millions de dollars.

Et selon le Registre des entreprises du Québec, Investissement Québec est le deuxième actionnaire d’IFFCO Canada, qui détient 50 % de ProjetBécancour.ag. L’autre part de 50 % est contrôlée par Développement Nauticol Québec ltée, filiale d’une entreprise albertaine.

L’usine de Bécancour devait produire chaque année 780 000 tonnes d’urée, ce qui signifie que la majorité de la production aurait été destinée à l’exportation.

 

L’usine de production d’engrais sous forme d’urée, mais aussi de production de méthanol, devait par ailleurs consommer de grandes quantités de gaz naturel comme « matière première », soit au maximum 1,58 milliard de mètres cubes par année.

Les données disponibles indiquent que l’usine aurait ainsi généré chaque année 630 000 tonnes de GES en sol québécois, soit l’équivalent de plus de 160 000 voitures. Cela équivalait à annuler 40 % des réductions d’émissions du Québec pour la période de 2012 à 2016, selon le plus récent bilan du gouvernement.

Ce projet de 1,3 milliard de dollars était aussi plus polluant que celui abandonné en 2015, qui ne prévoyait pas de production de méthanol et tablait sur des émissions annuelles de 575 000 tonnes de GES.

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