Les profits d’Hydro plongent

Hydro-Québec a exporté 6,4 térawattheures (TWh) vers le sud de la frontière au deuxième trimestre, comparativement à 8,9 TWh il y a un an, ce qui a eu un effet négatif de 59 millions sur les résultats.
Photo: iStock Hydro-Québec a exporté 6,4 térawattheures (TWh) vers le sud de la frontière au deuxième trimestre, comparativement à 8,9 TWh il y a un an, ce qui a eu un effet négatif de 59 millions sur les résultats.

Hydro-Québec a vu ses profits plonger au deuxième trimestre, en raison des conditions printanières ayant freiné ses exportations et de l’abandon du projet Northern Pass — débranché par son promoteur américain.

La société d’État a dévoilé vendredi un bénéfice net de 264 millions, en fort recul par rapport à 623 millions au deuxième trimestre l’an dernier, lorsqu’un gain non récurrent de 277 millions lié à la vente d’une participation majoritaire de sa filiale TM4 avait été comptabilisé.

Mais même en excluant cet élément, les profits de la société d’État ont fléchi de 23,7 %, ou 82 millions, au cours de la période de trois mois terminée le 30 juin. Les revenus ont reculé d’environ 11 %, à 2,93 milliards. Hydro-Québec a exporté 6,4 térawattheures (TWh) vers le sud de la frontière au deuxième trimestre, comparativement à 8,9 TWh il y a un an, ce qui a eu un effet négatif de 59 millions sur les résultats.

« On se souviendra que le printemps de 2019 a été assez frais, a expliqué le vice-président exécutif et chef de la direction financière et du risque, Jean-Hugues Lafleur, au cours d’une conférence téléphonique. Cela a eu une incidence sur ces volumes. » Ainsi, le mois d’avril n’a pas été assez frais pour inciter les consommateurs à chauffer davantage, alors que faute de chaleur suffisante en mai et juin, les besoins en climatisation ont été moindres.

Grâce à des contrats de couverture, Hydro-Québec a pu obtenir 4,6 ¢ le kilowattheure sur le marché des enchères, où les prix ont plutôt oscillé aux alentours de 2,9 ¢ le kWh, a expliqué M. Lafleur. Au deuxième trimestre l’an dernier, le prix obtenu avait été de 3,9 ¢ le kWh.

Outre la présence des volumes disponibles de gaz naturel aux États-Unis, le chef de la direction financière n’a pas caché que la popularité grandissante de la technologie photovoltaïque aux États-Unis — où de plus en plus de citoyens installent des panneaux solaires sur leur domicile — pesait sur les prix à l’exportation. « À New York, il y a 400 mégawatts (MW) et en Nouvelle-Angleterre, c’est 700 MW de plus. Cela limite les prix, c’est clair. Cela peut avoir une incidence sur le volume, mais c’est surtout sur les prix que l’on voit un impact. » Sur le long terme, cela constitue une menace, a reconnu M. Lafleur, ajoutant que les coûts de production étaient de 2 ¢ US le kWh chez Hydro-Québec, ce qui lui procure un « avantage concurrentiel important ».

La société d’État a par ailleurs comptabilisé une charge de 46 millions liée à la radiation de certains coûts entourant le Northern Pass — un des projets sur lesquels misait Hydro-Québec pour exporter de l’hydroélectricité dans la région de la Nouvelle-Angleterre — à la suite de la décision prise le mois dernier par Eversource.

Après six mois, le bénéfice net d’Hydro-Québec s’est établi à 2,04 milliards, ce qui constitue une progression de 2,5 % par rapport à l’an dernier, toujours en excluant le gain de 277 millions lié à la cession partielle de TM4. Les revenus ont décliné d’environ 2,7 %, à 7,57 milliards. De janvier à juin, le volume des exportations nettes s’est établi à 16,4 TWh, soit 2,3 TWh de moins que le niveau record atteint après le premier semestre l’an dernier.

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