Standard & Poor’s décote SNC-Lavalin

Après avoir servi un avertissement à SNC-Lavalin le mois dernier, Standard & Poor’s (S&P) a décidé de passer de la parole aux actes en abaissant la cote de crédit de la firme d’ingénierie et de construction en difficulté.
La multinationale, qui a notamment dévoilé une perte de 2,12 milliards au deuxième trimestre, voit ainsi sa note de crédit passer à BB +, alors qu’elle était de BBB- depuis la fin avril, lorsque l’agence new-yorkaise avait procédé à une première décote cette année. « Nous estimons que la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices et des flux de trésorerie nettement supérieurs à ceux requis pour faciliter le désendettement dans nos prévisions pour 2020 reste plus incertaine », a souligné S&P, lundi, dans une note.
Il s’agit d’une deuxième décote en autant de mois pour SNC-Lavalin, alors que le 24 juillet, DBRS avait fait passer la note de crédit de l’entreprise à BBB (bas) dans la foulée d’un troisième avertissement sur ses résultats depuis le début de l’année.
Pour tenter de redresser la barre, le président et chef de la direction par intérim de SNC-Lavalin, Ian Edwards, en poste depuis environ deux mois, a annoncé que la compagnie allait cesser de soumissionner des contrats à prix fixe, où les dépassements de coûts sont absorbés par l’entrepreneur, afin de se tourner davantage vers les services d’ingénierie, où les risques sont moins élevés.
Si cette décision a été accueillie favorablement par les analystes, la traversée du désert n’est probablement pas terminée pour la firme, puisque son carnet de commandes compte pour 3,2 milliards de dollars de contrats clé en main.
« Nous pourrions [abaisser la note de crédit] de SNC-Lavalin au cours des 12 prochains mois si les résultats du secteur des services d’ingénierie de la société se détérioraient de manière importante », a prévenu S&P.
Depuis le début de l’année, l’action de la firme a perdu plus de 60 % de sa valeur à la Bourse de Toronto.