L’écart salarial homme-femme passe à 3$ l’heure

Sur une base hebdomadaire, la rémunération moyenne dépassait les 1000$ chez les hommes l’an dernier, contre un peu moins de 800$ chez les femmes.
Photo: Getty Images Sur une base hebdomadaire, la rémunération moyenne dépassait les 1000$ chez les hommes l’an dernier, contre un peu moins de 800$ chez les femmes.

L’écart salarial homme-femme a continué de se creuser en 2018 pour atteindre 3 $ l’heure.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié lundi son Annuaire québécois des statistiques du travail 2008-2018, une brique de 196 pages, de quelque 130 pages si l’on ne retient que les données. Dans le chapitre portant sur la rémunération, on peut observer que le différentiel du taux horaire atteint désormais les 3 $ favorisant les hommes, soit 26,90 $ contre 23,90 $ pour les femmes. L’écart avait auparavant fluctué entre 2,46 et 2,93 $ l’heure au cours de la décennie.

Parmi les facteurs pouvant servir de base à l’explication, on peut noter que, malgré une croissance de l’emploi en définitive similaire entre les deux groupes au cours de la décennie, le travail autonome était en progression de 12,6 % chez les femmes, en recul de 4,1 % chez les hommes, alors que le nombre d’hommes employés était en hausse de 12,1 %, contre 10 % chez les femmes.

36,7
C’est le nombre d’heures travaillées chez les hommes l’an dernier, contre 32,2 chez les femmes.

Dans cette dernière catégorie, les employés permanents étaient en hausse de 13,2 % chez les hommes sur la décennie, de 9 % chez les femmes, contre une progression de l’emploi temporaire de 4,7 % et de 16,1 % respectivement. Toujours selon les données de l’ISQ, l’emploi à temps plein commandait un salaire horaire de 27 $ l’an dernier, contre 18,30 $ pour le temps partiel.

Sur une base hebdomadaire, la rémunération moyenne dépassait les 1000 $ chez les hommes l’an dernier, contre un peu moins de 800 $ chez les femmes, soit un ratio de 79 % ou un écart de quelque 210 $. La différence se chiffrait autour de 187,50 $ dix ans plus tôt. Cette statistique est toutefois influencée notamment par le nombre d’heures travaillées, qui se situait autour des 36,7 heures chez les hommes, contre 32,2 chez les femmes. Si la durée du travail était 22,5 % plus élevée chez les hommes sur l’ensemble de 2018, les femmes cumulaient 1,4 fois plus d’heures en absences pour maladie, et 3,6 fois plus pour des obligations personnelles ou familiales.

Elle traduit également le nombre d’heures supplémentaires rémunérées, qui se voulait 2,3 fois plus élevé chez les hommes l’an dernier.

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