Pierre Fitzgibbon rencontrera le p.-d.g. de Bombardier

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, rencontrera vendredi le grand patron de Bombardier, Alain Bellemare, pour discuter de la situation chez le fabricant d’avions et de matériel de transport sur rail.
M. Bellemare était absent de la réunion convoquée par M. Fitzgibbon, lundi, avec les grands acteurs du secteur aéronautique à la suite de l’annonce de Bombardier d’éliminer 5000 emplois, dont 2500 au Québec. Il a toutefois refait surface mardi pour discuter du plan de redressement de la multinationale avec des investisseurs et a clairement indiqué à ce moment qu’il restait « du ménage » à faire dans l’entreprise.
De passage à Montréal jeudi, M. Fitzgibbon s’est montré très prudent face à ces propos, disant ne pas connaître les plans de Bombardier, mais il a dit vouloir travailler avec la multinationale afin de « prévenir les coups » et agir de manière proactive pour éviter une répétition des événements de la semaine dernière. Le ministre a d’ailleurs dit vouloir aller bien au-delà du dossier Bombardier : « Il faut avoir une vigie sur tout, pas seulement Bombardier ; toutes les sociétés du Québec d’importance, qui sont importantes pour notre développement économique, pour qu’on puisse agir avant les événements. »
CRJ : pour un partenariat
Dans le dossier Bombardier, au moment où l’entreprise étudie ses options stratégiques pour ses CRJ, François Legault croit que l’avenir de ce programme de jets régionaux passe par une alliance entre l’avionneur québécois et un autre partenaire. C’est de cette façon qu’il serait possible de préserver les quelque 1000 emplois à Mirabel, où s’effectue l’assemblage de ces appareils.
Au terme de sa mission à Boston, François Legault a dit qu’il ne s’attendait pas à recevoir une nouvelle demande d’aide financière de la part de la multinationale québécoise. Après s’être délestée de son programme d’avions à hélices Q400, Bombardier n’écarte pas la possibilité de faire de même avec les CRJ, des appareils qui ont été le fer de lance de la société dans les années 1990.
M. Bellemare a indiqué que l’entreprise souhaite conserver le programme, mais qu’elle désire réduire ses coûts auprès de ses fournisseurs. Il a aussi ouvert la porte à un partenariat avec une autre société. En donnant l’exemple de la C Series, maintenant appelée A220, M. Legault a estimé que la prise de contrôle par Airbus s’est avérée un « moindre mal » ayant permis de préserver des emplois.
Le premier ministre a dit qu’il souhaiterait épauler davantage Bombardier dans le secteur ferroviaire, où les perspectives sont meilleures, à son avis.
En début de semaine, le premier ministre faisait plutôt preuve d’un optimisme étonnant alors qu’il s’apprêtait à partir en mission économique en Nouvelle-Angleterre, affirmant que « la prochaine fois qu’on s’assoie ensemble, ce sera pour parler de développement, dans quels secteurs on pourrait développer, donc ajouter des emplois au Québec ; c’est de ça que je vais vouloir discuter avec la direction de Bombardier ». Le premier ministre avait ajouté qu’à son avis, l’industrie aéronautique n’est pas mal en point. « C’est peut-être difficile dans certains sous-secteurs, mais de façon générale, ça va bien. »