L’endettement des ménages n’inquiète pas le patron de BMO

Darryl White, président de BMO Groupe Financier
Photo: Geneviève Goyette Darryl White, président de BMO Groupe Financier

Le patron de la Banque de Montréal n’est pas particulièrement préoccupé par l’endettement des ménages canadiens, dont il juge l’évolution en le comparant à la hausse du revenu disponible.

Le poids de la dette dans les finances des ménages retient de nouveau l’attention, car la Banque du Canada a entrepris l’an dernier d’augmenter graduellement son taux directeur afin de tourner la page sur des années de conditions accommodantes.

« Non, non, ça ne m’inquiète pas », a dit le président de BMO Groupe Financier, Darryl White, lors d’une rencontre avec la presse en marge d’une allocution du Cercle canadien de Montréal.

« Dans les dernières données que nous avons vues au sujet de l’endettement total des ménages au Canada, l’augmentation d’une année à l’autre était de 3,7 %. Le revenu total des ménages a augmenté de 3,9 %. Je pense que c’est équilibré. Ce n’est pas très haut dans la liste de mes préoccupations. »

Taux d’intérêt plus normaux

Originaire de Montréal, M. White a pris les rênes de la Banque en novembre 2017 pour succéder à Bill Downe, qui a pris sa retraite après avoir passé dix ans à la présidence.

Selon Statistique Canada, les ménages traînaient 1,69 $ de dette pour chaque dollar en revenu au deuxième trimestre, en hausse par rapport à 1,68 % au premier trimestre.

1,69$
C’est la dette pour chaque dollar en revenu que traînaient les ménages au deuxième trimestre, selon Statistique Canada.

Il s’agit toutefois d’une baisse par rapport à près de 1,70 $ l’an dernier au deuxième trimestre. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, s’est montré sensible à la santé financière des ménages au cours des dernières années.

En entrevue après avoir annoncé que le taux directeur passait de 1,5 % à 1,75 %, la semaine dernière, il a dit que les gens ont intérêt à penser aux effets. « Les ménages canadiens doivent avoir un plan [parce] qu’à terme on verra les taux d’intérêt plus normaux, plus neutres pour l’économie », a-t-il dit à La Presse canadienne.

La banque centrale envisage un taux directeur qui remontera vers une fourchette se situant entre 2,5 % et 3,5 %. En marge d’un discours au Royaume-Uni, M. Poloz a cependant offert une nuance lundi en disant que la fourchette est « suffisamment incertaine » et qu’elle pourrait bouger.

Les économistes du Mouvement Desjardins ont signalé l’an dernier que moins de 5 % des ménages ont un niveau d’endettement « critique », en légère baisse par rapport à l’an 2000.

Ils avaient calculé que les ménages québécois consacrent 16,7 % de leur revenu disponible au service de la dette, à peu près en ligne avec la moyenne 2000-2016.

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