
Le lockout chez ABI pénalise tous les Québécois, déplore le président de la FTQ

Ce ne sont pas seulement les 1030 travailleurs d’ABI qui font les frais du lockout à l’aluminerie, mais tous les Québécois, dénonce le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne vendredi, le président de la FTQ a déploré le fait que c’est l’ensemble des Québécois qui sont privés de millions de dollars en revenus d’hydroélectricité qu’ABI s’était engagé à acheter à Hydro-Québec, en contrepartie d’un tarif d’électricité avantageux. À cause du lockout, en effet, l’aluminerie n’achète plus autant d’électricité d’Hydro-Québec. L’usine est toujours exploitée par des cadres pendant le lockout, mais à raison d’une série de cuves sur trois.
Son contrat lui permet de réduire ses achats d’électricité lorsque survient un événement imprévisible, communément appelé un « act of God ». Or, le lockout, que la direction a elle-même décrété, est considéré comme tel. M. Boyer s’en indigne. « Un lockout, ce n’est pas un “acte de Dieu”, ce n’est pas une tornade ou un ouragan qui est passé sur l’usine ; c’est l’employeur qui a décidé de fermer la shop. Donc, il doit assumer les conséquences de ses gestes et ne pas faire assumer ça par l’ensemble des citoyens et citoyennes du Québec », a tonné le président de la plus grande centrale syndicale du Québec.
Les 1030 travailleurs d’ABI, qui sont membres du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, ont été mis en lockout par la direction le 11 janvier dernier. Depuis, le conflit est enlisé. Le ministère du Travail a eu beau nommer un médiateur, puis un médiateur spécial en la personne de l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, rien n’y a fait. Il y a même eu une rencontre avec le cabinet de l’ancienne ministre du Travail, puis une rencontre au sommet à Pittsburgh, avec la direction de la multinationale Alcoa, en vain.
M. Boyer invite le gouvernement Legault, « qui veut créer de bons emplois à 25 $ ou 30 $ l’heure », à s’occuper de ces travailleurs.