Le trio économique de François Legault salué par le monde des affaires

Éventée bien avant l’événement, la nomination de figures connues du monde économique dans des postes clés au Conseil des ministres a suscité des réactions positives dans le milieu des affaires, où certains ont toutefois rappelé l’urgence de redoubler les efforts pour combattre les enjeux liés à la pénurie de main-d’oeuvre.
Comme prévu, Éric Girard, ancien vice-président et trésorier de la Banque Nationale, hérite du ministère des Finances alors que Pierre Fitzgibbon, associé directeur chez Walter Capital Partners et diplômé de Harvard, sera ministre de l’Économie et de l’Innovation. La présidence du Conseil du trésor a été offerte à Christian Dubé, ex-vice-président à la Caisse de dépôt et placement.
« Le trio économique est fort et ce sont des gens issus du milieu des affaires », a dit la présidente des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Véronique Proulx. « Pour notre secteur, c’est important de s’assurer que les gens qui occupent ces postes comprennent la réalité entrepreneuriale et les enjeux des manufacturiers. […] Je suis confiante. C’est un gouvernement pro-manufacturier. »
Le gouvernement Couillard en avait fait une priorité économique, mais les MEQ auraient voulu « pouvoir pallier la pénurie de main-d’oeuvre plus rapidement », a dit Mme Proulx. Ce sujet est notamment lié à l’immigration, a-t-elle ajouté en disant que l’enjeu ne tourne pas autour du seuil d’immigration, mais de la sélection et de la vitesse à laquelle les gens peuvent immigrer, ce qui relève d’Ottawa. « Comment le gouvernement Legault compte-t-il travailler avec le fédéral pour répondre plus rapidement aux besoins au Québec ? »
Futurs chocs
De son côté, le Conseil du patronat du Québec a noté que le gouvernement Legault « devra assurer des bases solides afin de résister aux chocs et de maintenir la vitalité économique actuelle ». Mais il a également signalé que le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, Jean Boulet, est avocat en droit du travail. « Il devra s’attaquer sans tarder au défi numéro un des employeurs, à savoir la disponibilité de main-d’oeuvre », a estimé le regroupement patronal.
Dans le discours prononcé après l’assermentation des nouveaux ministres, François Legault a dit que la Coalition avenir Québec s’est engagée à augmenter le niveau de richesse des Québécois en misant sur l’investissement des entreprises et la diversification des marchés d’exportation. Il a entamé ce travail la semaine dernière lors du Sommet de la Francophonie, a-t-il dit.
Au cours des prochains jours, les différentes organisations industrielles et patronales solliciteront des rencontres avec les nouveaux ministres afin d’exposer leurs principaux souhaits. Se disant optimiste pour la suite des choses, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a affirmé que « pénurie de main-d’oeuvre, productivité, lourdeur du fardeau fiscal et réglementation excessive » préoccupent cependant les PME.
Au plan environnemental, les responsables de Greenpeace ont déclaré que Québec doit mettre la main à la pâte pour honorer son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et que la CAQ a, comme gouvernement majoritaire, une « chance inouïe à présent d’entreprendre l’inévitable virage vert qui s’impose à tous ». « M. Legault ne peut plus ignorer cet enjeu alors que nous sommes en période d’urgence climatique », a estimé Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie. Québec doit s’éloigner des projets d’exploration et de production d’énergies fossiles, selon le groupe écologiste.