Nouveautés - Choix printaniers
La belle saison approche et comme il s'agit de la plus importante période de l'année pour les vendeurs d'automobiles, il est important de savoir quelles sont les nouveautés qui entrent en salle de montre au cours des prochaines semaines...
Buick AllureChez nos voisins du sud, elle s'appellera LaCrosse. Pour des raisons évidentes, cette appellation n'a pas été retenue chez nous... Ainsi en ont décidé les groupes cibles recrutés par des agences de marketing. Rebaptisée Allure (restons dans les connotations françaises), cette élégante berline remplacera les ternes Century et Regal, deux modèles qui doivent leur survie aux flottes et autres compagnies de location. Si la motorisation de base déçoit — le sempiternel V6 de 3,8 litres, vestige de l'ère précambrienne —, c'est plus intéressant du côté de l'autre V6. Malgré sa cylindrée inférieure (3,6 litres), il sera plus puissant (240 chevaux contre 200) et surtout, plus moderne, avec son architecture à double arbre à cames en tête. Dévoilée au Salon de Chicago, la Buick Allure fera ses débuts à l'automne. (P. L.)
Chevrolet Equinox
Toujours plus gros: telle semble être la devise des VUS de tout poil. Officiellement, l'Equinox prend la place du petit Tracker dans la gamme Chevrolet. Mais cette fois, il s'agit d'un produit «100 % GM», contrairement au Tracker, clone du Suzuki Vitara. Il en résulte un VUS plus long, plus large, plus haut, plus puissant... Plus intermédiaire que compact, quoi. Cela s'accompagne d'un changement de vocation: au châssis de camion, on a préféré la plateforme et la carrosserie monocoque d'une automobile. Par ses dimensions et sa motorisation, l'Equinox est plus près d'un «crossover» comme la Toyota Highlander que d'un petit VUS. Par ailleurs, son empattement long lui confère un habitacle des plus spacieux, ainsi qu'une vaste soute à bagages. Sous cet emballage des plus réussi se cache une motorisation éprouvée mais qui commence néanmoins à se faire vieille, soit un V6 à culbuteurs de 3,4 litres, bon pour
185 chevaux — le même que celui des minifourgonnettes Venture et Montana. C'est ce qui s'appelle faire du neuf avec du vieux. (PL)
Chrysler Crossfire Roadster
Dans un effort apparent pour redresser son image, la marque Chrysler continue d'introduire ses nouveautés, à raison d'une par mois, jusqu'en octobre. Ce mois-ci, pourrait-on dire, on a droit au coupé Crossfire, mais sans le toit. Le Crossfire Roadster, comme on l'appelle, est un roadster dans le sens strict du terme: moteur à l'avant, roues motrices à l'arrière. Et peu de place pour le reste. Le coffre est largement amputé lorsque la capote y est rangée et, à l'avant, le rangement n'est pas particulièrement ingénieux. Par contre, la voiture est très confortable. Il est toutefois malheureux que Chrysler ait décidé de changer la monte pneumatique au profit de pneus de moins bonne qualité qui n'ont à peu près aucune adhérence en courbe. Ça, la direction et le pédalier nous rappellent que, malgré toutes les bonnes intentions de la direction de Chrysler, ceci n'est pas une BMW, ni même une Audi... Ne vous y laissez pas prendre! (AM)
Chrysler PT Cruiser Cabriolet
Chez Chrysler, la tradition des décapotables est bien établie. D'ailleurs, c'est à ce constructeur qu'on doit la renaissance de ce type de véhicule, qui fut banni à Detroit au milieu des années 1970 et ce, pendant près de dix ans. Avec l'arrivée prochaine des PT Cruiser Cabriolet et de la Crossfire Roadster, la marque germano-américaine comptera désormais trois décapotables, la troisième étant la Sebring. Les trois livrées offertes ont chacune droit à leur propre motorisation. En fait, c'est le même moteur, soit un
4 cylindres de 2,4 litres, mais sa puissance varie selon la version. Les livrées Touring Turbo et GT génèrent respectivement 180 et 220 chevaux, grâce à l'ajout d'un turbocompresseur, tandis que le moteur atmosphérique de la version de base (Touring) se contente de 150 chevaux. Ce qui est un peu juste, vu le poids plus élevé de la Cabriolet, dû notamment au renforcement de la structure. Mais le principal attrait de cette décapotable sera son prix: 26 995 $ pour la version Touring et 28 495 $ pour la Touring Turbo. Seule la version GT dépassera le cap des 30 000 $. Ne cherchez pas, c'est le cabriolet quatre places le moins cher sur le marché. (PL)
Ford Five Hundred
Introduite en 1986, la Taurus allait devenir la pierre angulaire du renouveau de Ford. Et le déclin de la firme de Dearborn coïncida également avec celui de cette même Taurus... C'est dire l'importance de ce modèle, qui fut un temps le pain et le beurre de l'ex-numéro 2 mondial. Ainsi va la Taurus, ainsi va Ford, serait-on tenté de dire, mais les raisons des déboires de ce constructeur sont plus complexes. Cela dit, la Taurus en est à ses derniers kilomètres et sa remplaçante, qui portera le vocable Five Hundred, laisse entrevoir de belles choses. L'élargissement de la famille Ford y est pour beaucoup: cette berline emprunte la plateforme des Volvo S60 et S80. Alors que la tendance, à Detroit, est au retour à la propulsion, la Five Hundred reste fidèle aux roues motrices à l'avant, comme sa devancière. Les acheteurs canadiens apprécieront, vu les rigueurs de l'hiver; mieux, ils se verront même proposer le rouage intégral, auquel la Taurus n'a jamais eu droit. La Five Hundred se déclinera en trois versions (SE, SEL et Limited). Au début, une seule motorisation sera offerte, soit une version remaniée du V6 Duratec de 3 litres. Un moteur utilisé à plusieurs sauces dans la famille Ford, puisqu'on le retrouve également chez Lincoln, Jaguar et Mazda. La puissance reste la même (200 chevaux) mais ce moteur sera jumelé à une nouvelle boîte automatique à 6 rapports. On nous promet une conduite «à l'européenne», ce qui n'a rien d'un voeu pieux chez Ford. Arrivée prévue à l'automne. (PL)
Ford Freestyle
La Taurus familiale n'est plus, vive la Freestyle! Si la Five Hundred prend le relais de la Taurus berline, la Freestyle succède à la version familiale, mais en poussant le concept plus loin. Ford utilise d'ailleurs, pour décrire la Freestyle, l'expression «utilitaire multifonctionnel», sorte de croisement entre une familiale, une minifourgonnette et un VUS. Un «crossover», comme disent les Français... La Freestyle partage donc sa plateforme et ses organes mécaniques avec la Five Hundred, mais son habitacle joue la carte de la modularité, ce qui rehausse la polyvalence du véhicule. Esthétiquement, c'est plutôt réussi et ce, à l'intérieur comme à l'extérieur. La motorisation est la même (V6 3,0 litres), mais elle est couplée cette fois à une boîte automatique à variation continue. Souhaitons seulement que les 200 chevaux suffisent à la tâche, car il ne s'agit pas d'un petit format: les dimensions de la Freestyle se rapprochent de celles d'une Chrysler Pacifica. Comme cette dernière, elle sera offerte en version six ou sept places et elle aura droit au rouage intégral. À l'instar de la Five Hundred, la Freestyle est attendue à l'automne. (PL)
Hyundai Tucsont
Tout le monde le fait, fais-le donc... Encore un autre VUS! Hyundai en comptait déjà un dans sa gamme, le Santa Fe; en voilà un nouveau qui se rajoute. Bon. Au moins, ce ne sont pas des paquebots avec des moteurs aux cylindrées indécentes et à l'appétit gargantuesque. Chez Hyundai, on fait plutôt dans le «small is beautiful». Par ses dimensions, le Tucson se situe une coche en dessous du Santa Fe, mais il lui emprunte ses deux motorisations: un 4 cylindres de
2 litres (140 chevaux) et un V6 de 2,7 litres (173 chevaux). Comme ses rivaux directs que sont les Toyota RAV4 et Honda CR-V, ce VUS compact repose sur une plateforme d'automobile — en l'occurrence, la berline Elantra. Il s'agit donc d'un VUS urbain [sic], avec lequel il ne faut pas trop s'aventurer hors des sentiers battus... Mais au moins, il ne pèse pas deux tonnes et ne pollue pas trop. (PL)
Kia Spectra
Cette nouvelle mouture est la première véritable édition de la berline compacte à voir le jour depuis que Kia vend des véhicules au Canada. Ce que ça nous apporte de plus? Pas grand-chose. Par contre, la voiture, elle, est supérieure au plus évident concurrent qu'elle a: la Hyundai Elantra. Même moteur (2 litres, 138 chevaux) et même prix de détail (15 895 $), mais quelle différence lors de la conduite! Beaucoup moins capricieuse sous tous les aspects: accélération, freinage, virage. La marque Kia, qui offre une excellente garantie et des véhicules généralement sécuritaires, pourrait faire un tabac avec cette nouveauté. Dépêchez-vous, car le constructeur ne peut suffire à la demande mondiale et devra limiter ses livraisons en sol canadien. (AM)
MazdaSpeed Miata
Mazda Canada a bien compris et n'insistera pas trop. Après avoir inondé ce très petit marché que les anglos appellent le «sport compact» avec sa Protegé lettrée MazdaSpeed, il ne fallait pas en faire autant avec la Miata. C'est pourquoi une édition très limitée de 300 exemplaires seulement du roadster survitaminé sera vendue au Canada. À 178 chevaux, grâce à l'ajout d'un turbo, le petit roadster possède enfin les moyens de ses ambitions. Malheureusement, les six rapports de la boîte manuelle sont un peu courts, dans les circonstances. Pour le reste, on est fidèle à la (courte) tradition MazdaSpeed: une suspension adéquate, de bons freins et une apparence unique. (AM)
Pontiac G6
La G6 aura la lourde tâche de permettre à Pontiac d'être enfin en mesure de rivaliser avec la concurrence japonaise dans le créneau des berlines intermédiaires. Elle n'aura aucune peine à faire mieux que sa devancière, la pauvre Grand Am, mais avec des rivales ayant pour nom Honda Accord, Nissan Altima et Toyota Camry, disons que la partie est loin d'être gagnée. D'autant plus que Pontiac est la pire division de GM au chapitre de la qualité. Souhaitons que le ramage soit à la hauteur du plumage, car cette berline est plutôt bien tournée. De plus, elle repose sur la même plateforme que la Saab 9-3 et la nouvelle Chevrolet Malibu, dont elle reprend également le moteur, un V6 de 3,5 litres (200 chevaux). Dans les deux cas, c'est de bon augure. On ne peut qu'espérer que Pontiac réussisse son pari, parce que ça devient lassant, à la longue, de les dénigrer... (PL)