Justin Trudeau amorce sa visite au Forum économique mondial de Davos

Le premier ministre Justin Trudeau à son arrivée en Suisse, lundi, pour assister au Forum économique mondial de Davos
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne Le premier ministre Justin Trudeau à son arrivée en Suisse, lundi, pour assister au Forum économique mondial de Davos

Justin Trudeau est arrivé lundi en Suisse afin de participer au Forum économique mondial (FEM), où il tentera de convaincre certains des plus riches chefs d’entreprise de la planète d’investir au Canada.

Il profitera mardi de sa tribune devant le gratin des milieux économique et politique réunis à Davos pour livrer un plaidoyer pour l’égalité des sexes et l’avancement des femmes sur le marché du travail. Le premier ministre canadien cherchera à convaincre dirigeants politiques et chefs d’entreprise qui écouteront son discours au FEM d’embaucher plus de femmes et de mettre en place les conditions pour les garder en poste — et les faire monter en grade.

Il notera que l’expérience a démontré qu’une plus grande inclusion des femmes dans le secteur de l’emploi constitue un vecteur de prospérité, ce à quoi aspirent les dirigeants à qui il adressera son message en ces temps économiques incertains.

Et alors même que son gouvernement négocie deux traités commerciaux majeurs, soit l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et le Partenariat transpacifique (PTP), il fera aussi la promotion d’une mondialisation respectueuse des travailleurs de la classe moyenne.

Le plaidoyer suisse de Justin Trudeau, qui doit durer entre dix et quinze minutes, semble taillé sur mesure pour le sommet, qui se déroule cette année sur le thème « Construire un avenir commun dans un monde fracturé ». Il faudra voir s’il sera en décalage par rapport au discours que doit offrir Donald Trump devant les mêmes élites qu’il a abondamment pourfendues.

Tête-à-tête peu probable

Une source gouvernementale a indiqué lundi qu’il était peu probable que les deux hommes échangent en tête-à-tête en marge du FEM. Le premier ministre aura par ailleurs déjà quitté Davos — son avion s’envole tard jeudi soir — lorsque le président américain prendra sa place au podium.

Mais d’ici là, Justin Trudeau ne chômera pas. Il multipliera les rencontres bilatérales pendant les trois jours qu’il passera en sol helvète, principalement avec des dirigeants de multinationales.

L’opération charme devra être convaincante. Car les chefs d’entreprises pourraient succomber au chant des sirènes en provenance des États-Unis, où le gouvernement Trump vient de procéder à une réforme fiscale avantageuse pour les compagnies, plutôt qu’aux arguments de vente du premier ministre canadien.

Et le gouvernement Trump semble avoir l’intention de mettre le paquet : une imposante délégation de membres du cabinet doit être déployée dans la station de sports d’hiver nichée dans les Alpes suisses.

Ils seront plus d’une vingtaine, dont le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross et le représentant au Commerce, Robert Lighthizer — celui-là même qui pilote la renégociation de l’ALENA.

La délégation canadienne est, comparativement, plus modeste : quatre ministres (Chrystia Freeland, Bill Morneau, Navdeep Bains et Maryam Monsef) ainsi que le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, accompagnent Justin Trudeau.

Comment comptent-ils s’y prendre pour contrer le pouvoir d’attraction que cherche à exercer le locataire de la Maison-Blanche ? En misant sur la particularité canadienne, a argué une source gouvernementale. « Nos taxes sont parmi les plus basses du G7, notre économie est florissante et notre main-d’oeuvre est diverse, qualifiée et éduquée. En tenant compte de tous ces facteurs, l’avantage d’investir au Canada est évident », a-t-on soutenu.

Le premier ministre Trudeau, dont l’avion s’est posé à Zurich tard dans la soirée de lundi, aura jusqu’à jeudi pour faire passer le message aux multiples chefs d’entreprises qu’il courtisera dans les salles de réunion feutrées de Davos.

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