Toronto - Une firme d'investissement new-yorkaise qui avait été repoussée une première fois par la direction d'Air Canada, l'année dernière, demande que soit levée une injonction qui, dans les faits, l'empêche de présenter une nouvelle offre.

Lors d'une audience au cours de laquelle la Cour supérieure de l'Ontario a prolongé jusqu'au 21 mai la protection dont jouit Air Canada contre ses créanciers, un avocat de Cerberus Capital Management a dit que cette dernière discutait avec la firme Ernst & Young, contrôleur dans le dossier de la restructuration d'Air Canada, afin que soit levée l'injonction ainsi qu'une entente de confidentialité qui empêche la firme d'investissement de discuter avec les créanciers du transporteur.

«Nous espérons nous entendre avec le contrôleur», a dit hier Me Derrick Tay, un avocat de Cerberus. Il n'a pas voulu préciser si Cerberus pourrait présenter une nouvelle offre d'investissement. «Tout ce que nous demandons pour l'instant est d'être libérés de nos menottes», a-t-il ajouté.

L'intérêt renouvelé de Cerberus envers Air Canada survient moins d'une semaine après que le fonds Trinity Time Investments, dont l'offre avait été préférée à celle de Cerberus, eut annoncé qu'il renonçait à prolonger son offre d'investissement de 650 millions dans Air Canada. L'offre de Trinity doit expirer à la fin du mois d'avril. Trinity, que contrôle le milliardaire de Hong Kong Victor Li, invoque comme raisons de son désistement le refus des syndicats de négocier une réforme des régimes de retraite ainsi que la mauvaise santé financière d'Air Canada.

Elle survient également au moment où Air Canada demande à ses employés de nouvelles concessions, atteignant les 200 millions a déclaré hier Sari Sairanen, porte-parole du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile, au sortir d'une réunion de deux heures. Ces nouvelles demandes s'inscrivent au sein d'un nouveau plan d'affaires que doit élaborer Air Canada afin de tenir compte de l'évolution de la conjoncture.