Un remède au cauchemar de la fin de session

Julien Nolin et Michael Hasenfratz, deux des trois jeunes entrepreneurs derrière Helpr
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir Julien Nolin et Michael Hasenfratz, deux des trois jeunes entrepreneurs derrière Helpr

Le Québec regorge d’entrepreneurs passionnés qui tentent de mettre à profit une idée ou un concept novateur. Chaque semaine, Le Devoir vous emmène à la rencontre de gens visionnaires, dont les ambitions pourraient transformer votre quotidien. Aujourd’hui, un trio qui unit ses efforts pour faire en sorte que la fin de session universitaire ne soit plus un cauchemar.

Ces jours-ci, la tension monte dans les salles de cours et les bibliothèques soudainement bondées. Les étudiants qui enchaînent les cafés en révisant une dernière fois leurs notes de cours espèrent qu’ils arriveront à digérer toute la matière à temps pour l’examen final. Et s’ils n’y parviennent pas ? La solution se trouve au bout de leur doigt, plaident les fondateurs de la compagnie montréalaise Helpr.

« Si un étudiant est à la bibliothèque et qu’il a une question concernant un questionnaire ou un travail, il veut résoudre le problème sur le champ. Et auparavant, il n’y avait pas de solution pour ça », explique Michael Hasenfratz, l’un des cofondateurs de l’entreprise qui a vu le jour en 2015.

Il y a deux ans, ce spécialiste du développement d’applications mobiles a été approché par son ami Emmanuel Cohen, qui voulait profiter de son expérience dans le monde du tutorat pour innover. Avec Julien Nolin, reconnu pour ses compétences en vente, les trois collègues ont misé sur les forces de chacun pour créer une application permettant aux étudiants d’éviter les culs-de-sac.

« Où il veut, quand il veut »

Lancée officiellement en janvier 2016, l’application Helpr permet aux étudiants des principales universités québécoises de trouver des réponses à leurs questions en étant jumelés à d’autres étudiants ou à des diplômés qui ont obtenu du succès dans le cours qui leur donne du fil à retordre.

L’application offre la possibilité de demander de l’aide en personne, par messagerie ou par vidéo. Chaque session est facturée à la minute : Helpr garde 20 % des revenus et verse le reste aux tuteurs.

« En réalisant un sondage, on s’est rendu compte qu’environ 10 % des étudiants universitaires utilisent des tuteurs privés, mais que plus de la moitié des étudiants sont prêts à payer pour de l’aide occasionnelle, explique Julien. On a réalisé qu’il y avait un besoin réel pour ce besoin spécifique. »

« Pour l’étudiant, c’est où il veut, quand il veut », ajoute-t-il.

Premier partenariat

 

Les fondateurs de la jeune compagnie refusent de dévoiler le nombre d’utilisateurs et de tuteurs qu’ils sont parvenus à attirer jusqu’à maintenant. Chose certaine, ils ont senti le besoin de repenser leur modèle d’affaires il y a quelques mois.

« On a réalisé que la demande était là, mais que le nombre de tuteurs n’était pas assez grand, note Julien. Au même moment, on a compris que les universités cherchaient une solution pour offrir des services de tutorat à leurs élèves. »

« Toutes les universités ont un programme de tutorat, mais actuellement, elles ont du mal à utiliser la technologie pour rejoindre les étudiants », précise Michael.

C’est par exemple le cas de l’Université Concordia, où l’association des étudiants en commerce et en administration (CASA) a accepté de s’allier à Helpr pour venir en aide à ses membres.

L’application CASA +, dérivée de celle de la compagnie, est déjà téléchargeable, mais elle sera officiellement lancée lors du début de la prochaine session universitaire. Les fonctionnalités offertes sont essentiellement les mêmes que celles de l’application originale, mais la plateforme peut être adaptée aux besoins de l’association.

Direction différente

 

Au cours des prochaines années, c’est en s’inspirant de cette première entente que Helpr veut grandir : continuer d’offrir son application à tous les étudiants, tout en multipliant les partenariats avec des associations étudiantes ou des universités pour accroître le nombre d’utilisateurs et de tuteurs.

Dans chaque cas, l’entente pourrait être différente. Une association pourrait choisir de payer Helpr et d’offrir le service de tutorat gratuitement à ses membres, alors qu’une autre pourrait décider de conserver les tarifs à la minute.

« Ça dépend de ce que l’université est prête à offrir et on s’adapte en conséquence », dit Julien.

Après le Québec, les trois entrepreneurs visent le reste du Canada, et éventuellement les États-Unis. Mais pour l’instant, leur principale préoccupation est de répondre aux demandes pressantes d’ici la pause des Fêtes… avant de se remettre au travail en janvier.
 

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