Avec émotion, Jean Coutu voit son fleuron quitter le nid familial

Près de 50 ans après la création de Groupe Jean Coutu, c’est avec une teinte d’émotion que son fondateur a vu son fleuron quitter le nid familial, mercredi, afin d’unir sa destinée à celle de l’épicier Metro.
« J’ai fait mon possible et de mon mieux dans le milieu des affaires et ma profession », a lancé Jean Coutu, avec des trémolos dans la voix, en s’adressant aux actionnaires réunis en assemblée extraordinaire dans les locaux d’une firme d’avocats du centre-ville de Montréal. Quelques minutes auparavant, l’offre d’achat de 4,5 milliards de Metro avait recueilli 99,99 % d’appuis, bien plus que les deux tiers nécessaires. Ce résultat était prévisible puisque la famille Coutu contrôle environ 93 % des droits de vote.
Avec plus de temps libre devant lui, l’homme d’affaires de 90 ans compte désormais s’impliquer davantage dans la Fondation Marcelle et Jean Coutu — dont la dotation dépasse les 500 millions — qui vient en aide aux plus démunis ainsi qu’à des femmes et des enfants maltraités, notamment.
La deuxième chaîne de pharmacies en importance au Québec deviendra une division de Metro et sera dirigée par François Coutu, le fils de son fondateur, depuis le siège social de Jean Coutu, à Varennes. Ce secteur intégrera les activités des pharmacies Brunet ainsi que les activités de distribution pharmaceutique de McMahon, deux entités qui appartiennent à Metro.
Aux actionnaires, le fondateur de la société a estimé que Groupe Jean Coutu aurait pu poursuivre ses activités de manière indépendante, mais que la tendance était à la consolidation et aux partenariats dans le milieu de la santé. « C’est un peu comme pour les cliniques au Québec, a dit Jean Coutu. Des médecins seuls, il y en a de moins en moins. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas bons, mais parce qu’ils ont besoin d’être entourés. »
L’entreprise issue du regroupement générera des ventes annuelles d’environ 16 milliards et exploitera plus de 1300 supermarchés et pharmacies au Québec, en Ontario ainsi qu’au Nouveau-Brunswick. Des synergies évaluées à 75 millions devraient être réalisées au cours des trois prochaines années.