Changements climatiques: le monde économique progresse, mais lentement

Une manifestante pendant un événement organisé par Greenpeace, à Bonn en Allemagne, en marge de la 23e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques
Photo: Henning Kaiser Agence France-Presse Une manifestante pendant un événement organisé par Greenpeace, à Bonn en Allemagne, en marge de la 23e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques

Deux ans après l’accord international sur le climat de Paris, le monde économique a progressé dans ses efforts contre le dérèglement climatique, mais trop lentement pour atteindre l’objectif d’un réchauffement limité à 2 degrés.

Stabilité, encore précaire, des émissions de CO2

De 2014 à 2016, les émissions de CO2 du secteur énergétique (les deux tiers des émissions mondiales) n’ont plus augmenté, mais l’ONU met en garde contre un retour à la hausse, notamment en cas de croissance économique plus forte.

Toujours des records pour les énergies renouvelables

L’an dernier, 161 gigawatts de nouvelles capacités ont été installées dans le monde, un niveau record, surtout dans le solaire et l’éolien dont les coûts continuent de baisser, respectivement de 17 % et 18 % en 2016, selon l’ONU. Mais les énergies vertes ne représentent toujours qu’un quart de la production d’électricité et moins de 20 % de la consommation d’énergie, selon le réseau d’experts REN21.

Le prix du carbone s’étend

1400 grandes entreprises mondiales, dont les trois quarts de celles du secteur de l’énergie, intègrent en 2017 un prix du carbone dans l’évaluation de leurs investissements. C’est 11 % de plus qu’en 2016, selon le CDP, plateforme de communication environnementale. À l’échelle politique, 40 pays et 25 provinces ou villes ont mis en place une tarification du carbone. Mais souvent le prix du carbone est trop faible pour avoir un effet transformateur.

Les villes, moteurs de la transition

Réunis dans le réseau C40, les maires de 91 grandes villes veulent faire basculer leurs populations dans la transition énergétique. Douze d’entre eux (de Paris, de Londres, de Barcelone, de Mexico, de Los Angeles, etc.) s’engagent à tendre vers le « zéro carbone » en 2030.

Haro sur la voiture

 

La France compte mettre fin aux ventes de voitures au diesel ou à essence d’ici 2040, les Pays-Bas et la Norvège affichent des ambitions proches, et en Chine les constructeurs seront soumis à partir de 2019 à d’ambitieux quotas de véhicules propres. Volvo veut lancer uniquement des modèles électriques ou hybrides à compter de 2019.

Les entreprises plus transparentes

De plus en plus d’investisseurs (banques, assurances, fonds, etc.) demandent aux entreprises d’avoir une stratégie d’adaptation aux changements climatiques et refusent de financer des projets nocifs pour le climat.

Toujours trop de charbon

 

Malgré les efforts de la Chine, premier consommateur mondial mais qui a gelé plusieurs dizaines de projets de centrales, le monde brûle toujours beaucoup trop de charbon pour respecter l’objectif de 2 °C. 6683 centrales sont, selon l’ONU, en activité (soit 1964 gigawatts) et, début 2017, plus de 840 gigawatts de nouvelles capacités étaient en construction ou en préconstruction. Le charbon reste la première source de production d’électricité dans le monde.

Le captage du carbone limité

 

Présentés comme l’une des solutions les plus efficaces pour réduire les émissions de CO2 des centrales à charbon et sites industriels (cimenteries, sidérurgie, etc.), le captage et le stockage de carbone restent très limités. Cette technologie est coûteuse, et donc non rentable sans un prix du carbone suffisant.

Trump et ses mesures pro-fossiles

Outre sa volonté de sortir les États-Unis de l’Accord de Paris, Donald Trump a commencé à détricoter certaines décisions de son prédécesseur. Il a ainsi relancé le projet controversé d’oléoduc Keystone XL. Son gouvernement a levé le moratoire sur l’exploitation minière dans le domaine public fédéral, dans le but de relancer le charbon.

Le danger du méthane

 

Après un léger ralentissement entre 2000 et 2006, la concentration de méthane dans l’atmosphère a crû dix fois plus rapidement la décennie suivante. Le méthane, issu notamment de l’agriculture et des énergies fossiles, contribue pour quelque 20 % au réchauffement en cours.

L’AECG

L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne est entré en vigueur en septembre. Selon les ONG, il affaiblit les normes environnementales et permettra aux entreprises de contester de futures mesures européennes, comme un moratoire sur l’exploitation des énergies fossiles.

Déforestation

 

La perte des surfaces forestières dans le monde a atteint en 2016 un niveau record de 29,7 millions d’hectares, soit la superficie de la Nouvelle-Zélande, selon Global Forest Watch, du fait d’incendies massifs mais aussi de l’agriculture, de la coupe de bois et de l’activité minière.

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