L’UE relève sa prévision de croissance pour 2017

Bruxelles — La Commission européenne a légèrement relevé jeudi sa prévision de croissance dans la zone euro en 2017 et laissé inchangée sa perspective pour 2018, malgré une incertitude encore « élevée », notamment liée au Brexit et à la politique économique américaine.
Dans ses prévisions de printemps, l’exécutif européen table désormais sur une croissance de 1,7 % en 2017 et 1,8 % en 2018, après une croissance de 1,8 % en 2016. Le 13 février, lors de ses prévisions d’hiver, la Commission avait tablé sur une croissance de 1,6 % en 2017 et 1,8 % en 2018 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
« L’incertitude qui entoure les perspectives économiques reste élevée », note cependant l’UE dans son communiqué.
Parmi les facteurs de risque, Bruxelles cite la politique américaine en matière économique et commerciale, les tensions géopolitiques, le programme d’ajustement économique de la Chine et la santé du secteur bancaire en Europe. « Les négociations à venir avec le Royaume-Uni sur la sortie du pays de l’Union européenne » font aussi partie des incertitudes citées par l’UE.
Si on veut que la croissance soit vraiment forte, alors il faut conclure [les négociations]
Performance de la Grèce
La Commission européenne a cependant nettement revu à la baisse jeudi ses prévisions de croissance pour la Grèce en 2017 et 2018, en raison de sa « faible performance économique » fin 2016 et de l’incertitude qui entoure le plan européen d’aide à Athènes.
Dans ses prévisions de printemps, l’exécutif table sur une croissance de 2,1 % en 2017 et de 2,5 % en 2018. Le 13 février, lors de ses précédentes prévisions, la Commission avait anticipé une croissance de 2,7 % en 2017 et de 3,1 % en 2018.
Cette baisse s’explique par la faible performance enregistrée par la Grèce au quatrième trimestre 2016, dont les effets sur 2017 seront moins importants qu’attendu. « En second lieu, le retour de la confiance des investisseurs et des consommateurs devrait être retardé » par les incertitudes qui entourent la poursuite du troisième plan de sauvetage à la Grèce.
« La croissance de la Grèce est alignée sur les aléas, sur les avancées, comme sur les retards dans les discussions sur le programme » d’aide, a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. « Si on veut que la croissance soit vraiment forte, alors il faut conclure » les négociations, a-t-il ajouté.
La Grèce et ses créanciers ont convenu en juillet 2015 d’un plan d’aide de 86 milliards d’euros, étalé sur trois ans, mais le FMI a jusqu’à présent refusé d’y participer financièrement au motif que les objectifs étaient irréalistes et que la dette d’Athènes était insoutenable.
Depuis des mois, les discussions entre la Grèce et ses créanciers piétinent à ce sujet, ce qui empêche le bouclage de l’examen des réformes entreprises jusqu’ici par Athènes. Or, la clôture de cet examen est nécessaire pour dégager la voie au versement d’une nouvelle tranche de crédit : une manne d’argent frais dont Athènes aura bientôt besoin puisqu’il doit rembourser des créances de plus de 7 milliards d’euros en juillet.
« J’espère vraiment […] que nous pourrons arriver à un accord lors de l’Eurogroupe — conseil des ministres de la zone euro — du 22 mai », a affirmé Pierre Moscovici, estimant que le climat était « manifestement positif ».
La dette grecque s’élève à 315 milliards d’euros, soit 179 % du PIB du pays, selon les chiffres de 2016, contre 177,4 % en 2015.