Les profits sont au rendez-vous dans l’épicerie

Les affaires vont bien pour les géants de l’épicerie. La déflation alimentaire et l’intensité de la concurrence forcent toutefois les grands joueurs à resserrer leurs coûts.
George Weston a affiché mardi un bénéfice en hausse de 189 % au premier trimestre, essentiellement grâce à l’amélioration des résultats de sa chaîne de supermarchés Loblaw. L’entreprise torontoise, qui détient aussi les actifs de la boulangerie Weston Foods, a engrangé un profit net de 107 millions, soit 83 ¢ par action, pour le trimestre clos le 25 mars. En comparaison, il avait réalisé un bénéfice de 37 millions à la même période l’an dernier, même si ses revenus étaient les mêmes, à 10,8 milliards.
L’amélioration du bénéfice net d’une année à l’autre était attribuable à plusieurs facteurs, a noté Weston. Ceux-ci comprenaient une meilleure performance sous-jacente dans le segment du détail de Loblaw, ainsi que l’augmentation de la participation de la société mère dans Loblaw. Le bénéfice du premier trimestre a aussi profité d’un ajustement positif de 47 millions sur la juste valeur d’une entente, précédemment annoncée, portant sur la vente de 9,6 millions d’actions ordinaires de Loblaw.
Après ajustements pour exclure les éléments non récurrents, le bénéfice montrait une hausse de 8,9 % à 183 millions, soit 83 ¢ par action.
Par ailleurs, le dividende trimestriel sur les actions ordinaires de Weston grimpera de 3,4 %, à 45,5 ¢ par action, à compter du versement de juillet.
Au début de mai, le propriétaire de la plus grande chaîne d’épiceries et de pharmacies au Canada évoquait une féroce concurrence entre les supermarchés cette année, alors que les prix des aliments semblent vouloir rester bas. Les Compagnies Loblaw rappelaient que les épiciers jonglaient déjà avec le déclin des prix des aliments, particulièrement ceux de la viande, depuis le revirement de tendance qui a suivi la forte inflation observée l’an dernier. Ce qui n’avait pas empêché l’entreprise de dévoiler un bénéfice du premier trimestre en hausse de 19 % par rapport à l’an dernier.
« L’idée d’une transition vers un environnement inflationniste soutenu va être contrebalancée par ce que nous considérons être un niveau soutenu d’intense concurrence », avait affirmé le président et chef de la direction de Loblaw, Galen G. Weston, Les prix des aliments ont reculé de 1,9 % en mars par rapport à l’an dernier. Par rapport à l’an dernier, les prix des fruits frais ont chuté de 12,4 %, tandis que ceux des légumes frais ont laissé 10,2 %.
Selon M. Weston, l’entreprise — qui détient diverses enseignes de supermarchés, dont Loblaw et Provigo, ainsi que la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart, ou Pharmaprix au Québec — a l’intention de contrebalancer cette baisse en attirant plus de consommateurs dans ses magasins et en leur faisant dépenser davantage, par des offres ciblées et des promotions.
Metro
En avril, Metro anticipait également que la déflation alimentaire se poursuivrait au cours des prochains mois. Au deuxième trimestre, le prix du panier alimentaire de l’épicier québécois a affiché une baisse de 2 %, ce qui ne l’a pas empêché de dégager un bénéfice net ainsi qu’un chiffre d’affaires en hausse. Pour la période de trois mois terminée le 11 mars, Metro a engrangé des profits nets de 132,4 millions, ou 53 ¢ par action, en progression de 6 % par rapport à la même période l’an dernier. Ses revenus n’ont toutefois progressé que de 0,7 %, à 2,9 milliards. Selon Statistique Canada, la déflation alimentaire a été de 2,8 % en décembre, de 4 % en janvier, de 4,1 % en février et de 3,6 % en mars.
« Les résultats du deuxième trimestre de Metro reflètent la capacité de l’entreprise à gérer ses coûts et suggèrent qu’elle a gagné des parts de marché malgré un recul du prix des aliments et un environnement concurrentiel », pouvait-on lire dans une note d’analyste.
Empire
C’est la voie qu’entend prendre Empire pour la relance de Sobeys. Jeudi dernier, l’entreprise lançait un programme de réductions de coûts de 500 millions visant à redresser les activités de sa division de supermarchés Sobeys, qui peine à se remettre des erreurs faites dans la foulée de son acquisition de Safeway Canada, il y a quatre ans. Les suppressions d’emplois prévues dans le programme de restructuration ne toucheront pas les employés de première ligne dans les magasins et les centres de distribution, a précisé l’entreprise.
Sobeys exploite un réseau d’environ 1500 magasins sous diverses enseignes, incluant notamment Sobeys, IGA, Safeway, Marchés Tradition et Rachelle Béry.